Le Pape François lors de l'angélus du 6 septembre 2020 Le Pape François lors de l'angélus du 6 septembre 2020 

Angélus: la correction fraternelle, une saine habitude

En ce 23ème dimanche du temps ordinaire, le Pape François a proposé une méditation sur la double dimension de l'existence chrétienne, communautaire et personnelle. Il a exhorté les fidèles à veiller les uns sur les autres avec amour et à «corriger» fraternellement les frères égarés.

Vatican News

Prenat appui sur l'Évangile de ce dimanche 6 septembre 2020, selon Saint Matthieu, (cf. Mt 18, 15-20) qui relate le quatrième discours de Jésus, le Pape François a mis en exergue l’importance de la «correction fraternelle». Le Saint-Père a ainsi proposé une réflexion sur la dimension à la fois communautaire «qui exige la protection de la communion», et la dimension personnelle «qui exige attention et respect de chaque conscience individuelle», au cœur de l’existence chrétienne.

Ne pas juger, accuser mais aider

Jésus, a observé le Pape, «pour corriger le frère qui est dans l’erreur» propose une «pédagogie de la récupération» qui est articulée autour de trois passages. Le premier: “va lui faire des reproches seul à seul” (v.15), ne consiste pas à «mettre son péché sur la place publique» mais il s’agit «de se rapprocher du frère avec discrétion, non pas pour le juger mais pour l'aider à réaliser ce qu'il a fait».». «C’est un geste de fraternité, de communion, d’aide et de récupération» a insisté le Saint-Père, reconnaissant qu’il n’était pas facile de mettre en pratique cet enseignement de Jésus. Mais, «c’est la voie du Seigneur ». 

 

Malgré «les bonnes intentions», cette première tentative peut échouer mais «il ne faut pas renoncer, ce ne serait pas chrétien», a encouragé le Saint-Père, méditant sur le deuxième passage: “S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins” (v. 16). «C’est un précepte de la loi mosaïque» (cf. Dt 19, 15) et, «bien que cela puisse paraître contre l'accusé, en réalité, cela sert à le protéger des faux accusateurs». «Mais Jésus va plus loin», a poursuivi le Pape, en expliquant que «les deux témoins sont tenus non pas d'accuser et de juger, mais d'aider».

Seul devant Dieu pour être sauvé

Toutefois, a t-il poursuivi, Jésus considère que cette approche avec les témoins peut également échouer dans la mesure où «même l'amour de deux ou trois frères peut être insuffisant». Intervient alors le temps communautaire: “dis-le à l’assemblée de l’Église”, c’est un passage qui implique toute la communauté, a indiqué le Pape, parce qu’ «il faut un plus grand amour pour récupérer le frère. Mais parfois, même cela peut ne pas suffire». Il convient alors «de remettre le frère dans les mains de Dieu».

“S’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain”, continue l'Évangile. Ce n’est pas «une condamnation sans appel», une expression «méprisante», a précisé le Saint-Père, mais la reconnaissance que parfois nos tentatives humaines peuvent échouer, et que «seul le fait d'être seul devant Dieu peut mettre notre frère devant sa propre conscience et la responsabilité de ses actes».

Refuser les bavardages

«Seul le Père pourra montrer un amour plus grand que celui de tous les frères réunis» a rappelé le Pape François, exhortant à fuir le bavardage qui «ferme le cœur à la communauté, et nuit à l'unité de l'Église. Le grand bavard est le diable (…) parce qu'il est le menteur qui essaie de désunir l'Église, de chasser les frères et de ne pas faire communauté».

«Les bavardages sont une peste plus mauvaise que le Covid». Le Saint-Père a conclu en invitant les fidèles à «faire de la correction fraternelle une saine habitude», pour construire de nouvelles relations, «basées sur le pardon mutuel et surtout sur la puissance invincible de la miséricorde de Dieu».

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06 septembre 2020, 12:15