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La tribune du meeting de Rimini en 2019. La tribune du meeting de Rimini en 2019. 

Message pour le meeting de Rimini: redécouvrir la valeur de l’émerveillement

Dans une lettre signée par le cardinal-Secrétaire d’État Pietro Parolin et adressé à l’évêque de Rimini, Mgr Francesco Lambiasi, le Pape François exprime son soutien aux organisateurs et aux participants du “Meeting pour l’amitié entre les peuples” organisé par le mouvement Communion et Libération, qui rassemble habituellement des milliers de personnes dans cette cité balnéaire de l’Adriatique, mais qui est cette année organisé sous une forme virtuelle en raison de la pandémie de coronavirus.

Le thème de cette année est marqué par une certaine mélancolie: «Privés d’émerveillement, nous restons sourds au sublime», une citation du rabbin américain d’origine polonaise Abraham Joshua Heschel extraite de son livre Dieu à la recherche de l’homme, publié en Italie en 1969. Dans ce message, le cardinal Parolin, au nom du Pape, met donc en valeur l’importance de l’étonnement, de l’émerveillement, des attitudes sur lesquels les enfants ont beaucoup à apprendre aux adultes.

La pandémie a permis un retour aux valeurs fondamentales

Depuis plusieurs mois, la «tempête» provoquée par la pandémie de coronavirus «démasque notre vulnérabilité et laisse à découvert ces sécurités fausses et superflues sur lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités. Cela montre à quel point nous avons laissé endormi et abandonné ce qui nous alimente, soutient et donne force à notre vie», avait déclaré le Pape lors du moment de prière organisé sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, le 27 mars 2020.

Il faut donc se délester de ses préjugés et retrouver la capacité d’étonnement d’un enfant, capable de faire preuve d’un «bon sens transcendant», comme l’écrivait Chesterton. Jésus invitait ses disciples à devenir comme des enfants, avec cette capacité d’émerveillement est ce qui met la vie en mouvement. «La vie, sans étonnement, devient grise, routinière ; la foi aussi. Et l’Église aussi a besoin de renouveler l’étonnement d’être la demeure du Dieu vivant, épouse du Seigneur, une Mère qui génère des enfants», avait déclaré le Pape dans son homélie du 1er janvier 2019, en la fête de Sainte-Marie Mère de Dieu.

En ce temps déroutant de pandémie, dans lequel chacun a vu ses habitudes bousculées, retrouver le sens de l’émerveillement et de l’étonnement constitue la condition pour accueillir «les signes du sublime, c’est-à-dire de ce Mystère qui constitue la racine et le fondement de toutes les choses». Si un tel regard n’est pas cultivé, «nous devons aveugles devant l’existence, fermés en nous-mêmes, attirés par l’éphémère, et nous oublions d’interroger la réalité», écrit le cardinal Parolin, en faisant toutefois remarquer que la pandémie a amené de nombreuses personnes à s’interroger sur le sens de la vie, de la douleur, de la mort, et, paradoxalement, à retrouver «la capacité de s’émerveiller face à des personnes et à des faits considérés autrefois comme insignifiants».

Retrouver le sens du Beau et du Vrai

Redécouvrir le sens de la beauté est aussi un enjeu essentiel, comme le Pape l’avait rappelé lors de la messe à Sainte-Marthe du 7 mai dernier, qu’il avait dédiée aux artistes: «Les artistes font comprendre ce qu’est la beauté, et sans le beau, l’Évangile ne peut pas de comprendre.» Le théologien Hans Urs von Balthasar écrivait que «dans un monde sans beauté, le bien a lui aussi perdu sa force d’abstraction, l’évidence de devoir être accompli ; et l’homme reste perplexe face à celui-ci et se demande pourquoi il ne devrait pas préférer le mal», une possibilité qui peut sembler plus «excitante» si les repères du beau et du bien sont abandonnés ou relativisés.

À travers ce message, le Pape invite donc tous les participants au meeting de Rimini à continuer de «témoigner de l’expérience de la beauté de Dieu, qui s’est incarné pour que nous yeux s’étonnent d’en voir le visage et que nos regards trouvent en lui l’émerveillement de vivre». «Cette découverte stupéfiante n’est-elle pas la contribution la plus grande que les chrétiens peuvent offrir pour soutenir l’espérance des hommes?», demande en conclusion le cardinal Parolin, en invitant à être des «témoins concrets de l’amour qui sauve, surtout vis-à-vis de ceux qui souffrent».

 

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17 août 2020, 13:02