Un groupe d'infirmières de l'hôpital de Bergame. Un groupe d'infirmières de l'hôpital de Bergame. 

L’émotion des professionnels de santé de Bergame reçus par le Pape

La délégation d’Italie du Nord reçue ce samedi matin pour la première audience du Pape depuis la crise du coronavirus comptait des infirmières et médecins de Bergame, ville frappée très violemment par le virus.

L’Italie, qui voit l’intensité de la pandémie de coronavirus diminuer depuis quelques semaines, pleure 35 000 morts dont une majorité en Lombardie, particulièrement dans la ville de Bergame où les statistiques des semaines les plus dures, en mars et en avril, ont mis en lumière un quintuplement du nombre de décès par rapport à la même période les années précédentes.

Ce souvenir douloureux a rendu particulièrement émouvante la rencontre de ce samedi matin pour les professionnels de santé de l’hôpital de cette ville lombarde qui ont pu rencontrer directement le Pape, lors de sa première audience de groupe depuis le début du confinement.

Interrogée par la section italienne de Vatican News, Barbara Valle, infirmière, a pu avoir un petit échange personnel avec le Saint-Père. «Je lui ait dit que j’étais une infirmière, venue avec d’autres collègues, et lui nous a dit que les infirmières sont des mères qui expriment de la tendresse. Ensuite il m’a raconté une anecdote personnelle: il m’a dit qu’il doit sa vie à une infirmière qui, contrevenant aux indications du médecin, lui avait administré une dose supplémentaire d’un médicament. Ceci explique le lien particulier qu’il a avec notre profession», a-t-elle confié.

L’émotion d’un médecin qui a perdu son père

Pour sa part, le docteur Massimiliano De Vecchi, médecin du service d’urgences de l’hôpital Jean-XXIII de Bergame, a reçu la bénédiction du Pape pour le décès de son propre père à cause du coronavirus. «Cela m’a bouleversé, car c’était un geste de proximité important», a-t-il confié, en remarquant par ailleurs que dans son discours, le Pape a surtout relevé les expériences positives vécues durant la pandémie.

«Le Pape nous a rappelé qu’au milieu de tellement de douleur, de tellement de souffrance, il y a eu de nombreux gestes de solidarité et nous ne devons pas l’oublier, mais en faire un trésor pour le futur.» Parmi ses expériences personnelles, le docteur De Vecchi se souvient notamment avec émotion de Luigi, un patient âgé qui voulait revoir son fils avant de mourir. Alors que les visites étaient impossibles dans les chambres, l’équipe médicale s’est organisée pour leur permettre de se dire au-revoir durant le moment de transfert dans le couloir. Un souvenir «déchirant» pour ce médecin lui-même personnellement endeuillé.

Le tweet du Pape ce samedi après-midi était tiré de son discours devant la délégation de Lombardie: «Chers médecins et infirmières, le monde a pu constater le bien que vous avez fait dans cette grande épreuve. Même épuisés, vous avez continué à travailler avec professionnalisme et abnégation. Et cela génère de l'espoir. Je vous adresse mon estime et mes sincères remerciements !»

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

20 juin 2020, 18:45