Le Saint-Suaire. Le Saint-Suaire.  

Les Papes et le Saint-Suaire de Turin, icône du Samedi Saint

Ce Samedi Saint a lieu une vénération exceptionnelle du linceul de Turin dirigée à 17h00 par l’archevêque de la capitale piémontaise, Mgr Cesare Nosiglia. Le Pape François soutien et se joint à cette liturgie de prière depuis la chapelle de la cathédrale de Turin, gardienne du Saint-Suaire. Il s’y était rendu en 2015, tout comme les précédents Souverains Pontifes.

«Le Saint-Suaire attire vers le visage et le corps meurtris de Jésus et, en même temps, il conduit au visage de toute personne souffrante et injustement persécutée», soulignait le Pape François le 21 juin 2015 au premier jour de sa visite pastorale à Turin. L’ostension du linceul qui aurait enveloppé le corps du Christ à sa descente de la Croix avait été voulue par le Pape pendant plusieurs mois, principalement pour les jeunes et les souffrants, du 19 avril au 24 juin 2015.

Passion du Christ, passion des hommes

Cinq ans plus tard, le Souverain pontife argentin compare le visage du Linceul à celui de tous les malades de la pandémie. L'Homme du Suaire, en qui nous reconnaissons les traits du Serviteur du Seigneur: «Homme de douleurs qui connaît bien la souffrance [...]. Il s'est chargé de nos souffrances, il a assumé nos peines [...]. Il a été transpercé pour nos fautes, écrasé pour nos iniquités. Le châtiment qui nous donne le salut est tombé sur lui ; pour ses blessures, nous avons été guéris» (Is 53,3.4-5), a ainsi écrit le Pape François dans une lettre de remerciement à Mgr Nosiglia le 10 avril 2020.

Le mystère de l’absence

Le Saint-Suaire a fait l’objet d’une dévotion particulière chez Benoit XVI également. En mai 2010, devant plus de 50 000 fidèles, le Pape bavarois, s’était rendu à Turin pour la première fois de son pontificat. Il avait voulu voir dans le Suaire « l’Icône du Samedi saint », ce jour où Dieu, descendu au tombeau, se fait absent: « En notre temps, surtout après avoir traversé le siècle passé, l’humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi saint. Le retrait de Dieu fait partie de la spiritualité de l’homme contemporain, de manière existentielle, quasi inconsciente, comme un vide dans le cœur qui va en s’élargissant de plus en plus.», avait-il souligné. 

 

Un défi à l’intelligence

Pour le Pape polonais Jean-Paul II, le saint Suaire représentait «un défi à l’intelligence». «La fascination mystérieuse qu’exerce le saint Suaire pousse à formuler des questions sur le rapport existant entre le Lin sacré et la vie historique de Jésus. L’Église exhorte à aborder l’étude du saint Suaire sans préjugés, qui considéreraient comme une évidence des résultats qui n’en sont pas ; elle les invite à agir avec une liberté intérieure et un respect attentif à la méthodologie scientifique et à la sensibilité des croyants», exhortait-il.  

Une précieuse et pieuse relique

Quant à saint Paul VI, il déclarait en 1973: «Quel que soit le jugement historique et scientifique que des chercheurs de grand talent voudront émettre au sujet de cette surprenante et mystérieuse relique, nous ne pouvons pas ne pas former des vœux non seulement pour qu’elle serve à conduire les visiteurs à une observation réfléchie et sensible des traits extérieurs et mortels de la merveilleuse figure du Sauveur, mais encore qu’elle puisse également les amener à une plus pénétrante vision de son fascinant mystère caché. […] Rassemblés autour d’une si précieuse et pieuse relique, nous sentirons, croyants et profanes, croître en nous tous le charme mystérieux de Sa personne, et nous entendrons résonner dans nos cœurs l’avertissement évangélique de sa voix, qui nous invite à le chercher là où encore Il se cache et se laisse découvrir, aimer et servir sous la figure humaine.»

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11 avril 2020, 16:45