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Le Pape François, entouré des prélat traducteurs de la Secrétairerie d'État, le 11 mars 2020 lors de l'audience générale tenue en la bibliothèque du Palais apostolique. Le Pape François, entouré des prélat traducteurs de la Secrétairerie d'État, le 11 mars 2020 lors de l'audience générale tenue en la bibliothèque du Palais apostolique. 

Audience générale: ceux qui ont faim et soif de la justice seront rassasiés

Dans son enseignement de ce mercredi matin, diffusé depuis la bibliothèque apostolique et sans public en raison de l’épidémie de coronavirus, le Pape s’est arrêté sur la quatrième Béatitude : «Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés» (Mt 5,6).

Lors de son salut en italien, le Pape a voulu s’adresser à toutes les personnes qui souffrent du coronavirus et aux nombreuses personnes «qui souffrent d’incertitudes sur leurs propres maladies». «Je remercie de tout cœur le personnel hospitalier, les médecins, les infirmières et les infirmiers, les volontaires qui dans ce moment si difficile sont auprès des personnes qui souffrent», a expliqué le Pape.

«Je remercie tous les chrétiens, tous les hommes et les femmes de bonne volonté qui prient pour ce moment, tous unis, quelle que soit la tradition religieuse à laquelle ils appartiennent. Merci de tout cœur pour cet effort», a lancé le Pape, avant de s’exprimer sur la crise migratoire à la frontière gréco-turque : «Je ne voudrais pas que cette douleur, cette épidémie si forte, nous fasse oublier les pauvres Syriens, qui sont en train de souffrir aux frontières de la Grèce et de la Turquie : un peuple souffrant depuis des années. Ils doivent fuir la guerre, la faim, les maladies. N’oublions pas les frères et les sœurs, tant d’enfants, qui sont en train de souffrir.»

François a aussi remercié la paroisse de la prison “Due Palazzi” de Padoue pour les méditations du Chemin du Croix du prochain Vendredi Saint, qui doit être célébré au Colisée le 10 avril prochain.

Une catéchèse sur la 4e Béatitude

«Que signifie avoir faim et soif de justice ?», s’est interrogé François en rappelant que la faim et la soif rejoignent le thème de la faiblesse et des limites humaines. «Les injustices blessent l’humanité ; la société humaine a un besoin urgent d’équité, de vérité et de justice sociale ; rappelons que le mal subi par les femmes et par les hommes du monde arrive jusqu’au cœur de Dieu le Père. Quel père ne souffrirait pas pour la douleur de ses enfants ?»

«Les Écritures parlent de la douleur des pauvres et des opprimés que Dieu connaît et partage». Le récit de l’Exode montre comment Dieu a libéré son peuple. Mais la faim et soif de justice va au-delà de cette notion de peuple élu. Dans son discours sur la montagne, Jésus parle d’une justice «plus grande que le droit humain ou la perfection personnelle», en disant : «Si votre justice ne dépasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.»

Le Psaume 63 évoque aussi la soif de justice en des termes remplis de poésie : «Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau». Cette soif de la vérité et du bien se niche en toute personne, malgré toutes les erreurs et les corruptions de la vie, et «c’est l’Esprit Saint qui suscite cette soif», notamment dans les couples. «Il faut protéger et alimenter dans le cœur des enfants ce désir d’amour, de tendresse, d’accueil qu’ils expriment dans leurs élans sincères et lumineux», a aussi insisté l’évêque de Rome.

«Chaque personne est appelée à redécouvrir ce qui compte vraiment, de quoi elle a vraiment besoin», a expliqué le Pape. «Jésus annonce dans cette béatitude qu’il y a une soif qui ne sera pas déçue ; une soif qui sera rassasiée (…) parce qu’elle correspond au cœur même de Dieu, à son Saint-Esprit qui est amour», a conclu François.

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11 mars 2020, 12:30