À Greccio, le Pape invite à partager la joie de la Nativité

Trois ans après sa première visite pastorale à Greccio, le Pape François est revenu dans cette localité du centre de l’Italie, au nord-ouest de Rome, où saint François d’Assise eut l’intuition d’installer pour la première fois, en 1223, une reproduction vivante de la Nativité. C’est ici que le Saint-Père a présenté, ce dimanche 1er décembre, sa lettre apostolique «Admirabile signum», sur la signification et la valeur de la crèche de Noël.

Cecilia Seppia - Cité du Vatican

Avec quelques minutes d'avance, l'hélicoptère du Pape a atterri à Greccio. Des malades et des handicapés l'attendaient avec leurs familles, le Pape a pris le temps de les embrasser. Il s’est ensuite rendu en voiture au sanctuaire franciscain, où l'atmosphère de joie, d'étonnement et d'émerveillement propre à Noël était immédiatement perceptible.

À nouveau pèlerin au pays du «poverello» d'Assise, le Pape François a décidé d’ouvrir le temps de l’Avent en ce lieu que Jean-Paul II nommait «seconde Bethléem».

Accompagné de l’évêque de Rieti et du maire de Greccio, le Pape a contemplé dans la grotte du sanctuaire la fresque de l'école de Giotto, représentant la scène qui a changé le visage de l'Histoire, la naissance du Christ. En silence, le Pape a prié pendant quelques minutes, puis signé la lettre apostolique «Admirabile signum» qui revient sur la signification et la valeur de la crèche.

À un groupe de religieuses et de frères franciscains se trouvant sur son chemin, le Pape a adressé quelques paroles improvisées: «prêchez l'Évangile, même avec des mots si cela est nécessaire». Il ne s'agit pas de faire du prosélytisme ou de convaincre les pécheurs, a rappelé le Pape, mais simplement de témoigner comme l’a fait Jésus, avec pauvreté et humilité.

Saisir l'essentiel

À l'extérieur de la Grotte, devant l'église du Sanctuaire, un chœur d'enfants de Greccio et de Rieti -certains en costume traditionnel représentant les personnages de la crèche- a accueilli François en chanson, reprenant un extrait d’une comédie musicale sur saint François d’Assise. Le Pape les a salués, avant d’entrer dans l’église où une chorale d’enfants du diocèse interprétait «douce nuit».

Lors de la célébration de la Parole, une journaliste et un acteur italien ont lu la lettre apostolique tout juste paraphé par François, qui porte sur la joie et la beauté de la crèche à laquelle le Pape apporte son soutien y voyant un acte d’évangélisation et une belle tradition populaire.

«La crèche que saint François installa pour la première fois dans ce petit espace, qui reflète l'étroite grotte de Bethléem, parle d'elle-même. Ici, il n'est pas nécessaire de multiplier les mots, car la scène sous nos yeux exprime la sagesse dont nous avons besoin pour saisir l'essentiel» a, à son tour, affirmé François.

Dans le signe de la crèche, le mystère de la foi

«Devant la crèche, nous découvrons combien il est important pour notre vie, si souvent trépidante, de trouver des moments de silence et de prière», a poursuivi le Pape. Il invite à faire silence pour contempler la beauté du visage de l’enfant Jésus, le Fils de Dieu né dans la pauvreté d'une étable. Il invite à la prière pour exprimer le «merci étonné de cet immense don d'amour qui nous est fait».

Le grand mystère de la foi chrétienne, le fait que «Dieu nous aime au point de partager notre humanité et notre vie», se manifeste dans «ce signe simple et merveilleux» qu’est la crèche «que la piété populaire a accueillie et transmise de génération en génération». Le Pape a alors rappelé que Dieu accompagne chacun, en toute circonstance. Il accompagne les hommes «de sa présence cachée, mais non invisible», dans les moments de joie comme de douleur.

Le sourire de Marie qui dissipe l'indifférence

Comme l'ont fait les bergers de Bethléem, ce n'est qu'en contemplant la naissance de Dieu, qui a accepté de devenir enfant au milieu de la pauvreté et de la petitesse, que «nous sentirons notre cœur se remplir de joie». «Notre cœur sera plein de joie, a ajouté le Pape, et nous pourrons l’apporter là où il y a de la tristesse; notre cœur sera plein d'espérance, et nous pourrons la partager avec ceux qui l'ont perdue».

Le Pape a enfin demandé aux fidèles de s’identifier à la Vierge Marie qui a placé son fils dans la mangeoire car il n’y avait pas de place dans une maison. «Avec elle et avec saint Joseph, son époux, tournons-nous vers l'Enfant Jésus. Que son sourire, épanoui dans la nuit, dissipe l'indifférence et ouvre les cœurs à la joie de ceux qui se sentent aimés par le Père qui est aux cieux».

 

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01 décembre 2019, 18:59