Chapelle (construite en 1228) de la crèche de Greccio, fresque d'un auteur giottesque du 14e siècle avec la Vierge allaitant Jésus et Joseph méditant Chapelle (construite en 1228) de la crèche de Greccio, fresque d'un auteur giottesque du 14e siècle avec la Vierge allaitant Jésus et Joseph méditant 

Le Pape se rend dimanche à Greccio, village de la première crèche

Comme il l’a annoncé lors de l’audience générale de ce mercredi, le Saint-Père visitera Greccio dimanche 1er décembre prochain, premier dimanche de l’Avent. Il y dévoilera une lettre apostolique sur la signification de la crèche. Le lieu est significatif puisque c’est là qu’en 1223, saint François d’Assise y créa la première représentation vivante de la Nativité.

«Je me rendrai à Greccio pour prier à l’endroit de la première crèche qu’a faite saint François d’Assise et pour envoyer à tout le peuple croyant une lettre pour comprendre la signification de la crèche», a déclaré le Pape François depuis la Place Saint-Pierre ce 27 novembre.

C’est à Greccio, village de la province de Rieti, au nord-est de Rome, que Saint François d’Assise organisa dans une grotte la première crèche vivante dans la nuit du 25 décembre 1223. La tradition affirme, mais sans véritable certitude historique, que le Poverello avait gardé de son pèlerinage en Terre Sainte un souvenir très vivace de Bethléem, et qu’il avait voulu reproduire l’image de la Nativité. En préparant l’Eucharistie de Noël, il demanda à un de ses amis de rassembler les objets nécessaires pour reproduire le cadre de la naissance de l’Enfant-Jésus à Bethléem, la mangeoire, le foin, l’âne et le bœuf pour que l’on puisse voir avec les yeux du corps, les difficultés dans lesquelles il s’est trouvé. Les nombreuses personnes présentes en furent bouleversées. Le récit en a été fait par Thomas de Celano, le biographe du saint.

Deuxième visite du Pape François 

Chaque année, depuis près de huit siècles, les villageois perpétuent la tradition de la crèche vivante le soir de Noël. Une communauté de franciscains habite quant à elle le sanctuaire Saint-François, couvent construit au-dessus de la grotte où François d'Assise élabora la première crèche de l’histoire. On y trouve une galerie où sont exposées des dizaines de crèches des quatre coins du monde.

Ce n’est pas la première fois que le Souverain Pontife argentin visite Greccio. Il s’y était rendu de manière privée et non programmée le 4 janvier 2016. François y avait rencontré Mgr Domenico Pompili, évêque de Rieti, les frères franciscains et un groupe de jeunes.

Saint Jean-Paul II s’était rendu lui aussi à Greccio en 1983, durant la période de Noël.

Suite à l’annonce du Pape François, le père Luciano De Giusti, vicaire du sanctuaire Saint-François, a confié sa réaction à nos confrères de la rédaction italienne.

C'est avec une grande surprise et avec une grande joie que nous avons appris la nouvelle, de la part de la fraternité qui vit ici, au sanctuaire. On ne s’y attendait vraiment pas. Pour nous, c'est vraiment une grande joie, un grand honneur de recevoir le Pape ici au sanctuaire, même s'il est déjà venu le 4 janvier 2016, en visite privée. Il était venu avec l'évêque de Rieti, Mgr Pompili.

Comment sera-t-il reçu? Y aura-t-il beaucoup de laïcs qui voudront rencontrer le Saint-Père ?

Oui. Nous essayons d'organiser toute cela avec l'évêque. Il y aura certainement des laïcs qui seront dans l'église du sanctuaire. Il y aura des prêtres dans la partie supérieure de l'église. Ensuite, sur la petite place du sanctuaire, il y aura d'autres fidèles, et d'autres le long de la route. Nous l'accueillerons dans la grotte de la Nativité où, en 1223, François célébra ce Noël particulier, ici même à Greccio.

Greccio est le lieu où saint François d'Assise a installé la première crèche. Toute la vallée de Rieti est un lieu de spiritualité franciscaine. Vit-on encore cet esprit de saint François ?

Oui, vous pouvez vivre et respirer le message de François d'Assise. Ici, à Greccio, en cette période de Noël, nous accueillons de nombreux pèlerins. Ici il y a vraiment ce message d'un Dieu qui devient petit, qui descend et veut être accueilli dans notre vie. C'est donc encore un message pour chacun de nous, celui de l'humble Dieu qui devient enfant et qui ne fait vraiment peur à personne.

Le message de Dieu-enfant inhérent à la crèche se retrouve dans la tradition des maisons et de toutes les églises d’Italie et du monde. Cependant, certains voudraient que cette tradition soit placée dans un coin, ou reléguée à une affaire privée. La crèche, au contraire, parle au monde entier...

Je crois que c'est aussi le signe de notre foi, de notre culture occidentale, de notre foi dans le Seigneur qui se fait chair. Parfois c'est très dédaigné dans la sphère publique, mais je pense que cela peut être un signe à faire connaître même à ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne. C’est là que se trouve le cœur du mystère de notre salut, pour nous chrétiens. Je crois donc que certaines batailles sont parfois plus idéologiques qu'autre chose.

Au fil des siècles, la crèche est aussi devenue art, beauté; elle est devenue lieu de partage d'une communauté qui la prépare. La foi a-t-elle aussi besoin de symboles pour se nourrir, de ces symboles vivants?

Oui, et cela c'est vraiment la beauté. L'art est quelque chose qui souligne notre foi. La foi est aussi beauté, elle est aussi culture. Ainsi, tout ce que nous trouvons dans notre patrimoine culturel naît de notre foi, du Dieu qui se fait chair, et donc chacun interprète cet événement au fil des siècles, mais aussi aujourd'hui.

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27 novembre 2019, 15:46