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Le Pape François salue les membres de la Commission théologique internationale, le 29 novembre 2019 Le Pape François salue les membres de la Commission théologique internationale, le 29 novembre 2019 

Le Pape à la Commission théologique internationale: «la théologie naît à genoux !»

Ce 29 novembre, le Pape François a reçu en audience les membres de la Commission théologique internationale, qui célèbre cette année le 50e anniversaire de son institution. La mission de cette Commission est d’aider le Saint-Siège, et principalement la Congrégation pour la doctrine de la foi, dans l’examen des questions doctrinales d’importance majeure.

Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican 

La Commission théologique internationale a été instituée le 11 avril 1969 par saint Paul VI, «comme fruit du Concile Vatican II, pour créer un nouveau pont entre théologie et magistère», a d’abord rappelé François devant ses 32 membres présents ce matin.

Des apports essentiels à la théologie contemporaine

Le Pape a salué l’important travail réalisé en ce demi-siècle d’existence: «vingt-neuf textes, points de repère pour la formation et la réflexion théologique», dont deux sur lequel le Souverain Pontife s’est arrêté. D’abord celui concernant la synodalité dans la vie et dans la mission de l’Église (La synodalité dans la vie et dans la mission de l'Église, 2018). Le Pape, à qui ce thème tient «très à cœur», a rappelé que la synodalité est «un style, un “marcher ensemble”, et c’est ce qu’attend le Seigneur de l’Église du troisième millénaire». Inconcevable sans l’action de l’Esprit Saint, elle est aussi l’actualisation de l’Église «comme mystère de communion, à l’image de la communion trinitaire». François a remercié les théologiens d’avoir aidé à mieux faire comprendre cette notion et à démentir certaines idées reçues: la synodalité n’est pas «se prendre par la main et se mettre en chemin, faire la fête avec les jeunes… ou faire une enquête d’opinion», a-t-il ajouté.

Le second document concerne la liberté religieuse (La liberté religieuse pour le bien de tous, 2019), et offre un discernement sur ses différentes interprétations actuelles. Le Saint-Père a souligné que le «respect sincère de la liberté religieuse, cultivé dans un dialogue fructueux entre État et religions, entre les religions elles-mêmes», constitue «une grande contribution au bien de tous et à la paix». François a en revanche dénoncé ceux qui combattent la liberté religieuse, ainsi que les États «éthiquement neutres» qui, par «une liquidité ambiguë», condamnent injustement les religions à la «marginalisation».  

Une foi incarnée et une Parole accessible

Comme l’a ensuite rappelé le Pape, les membres de la Commission théologique internationale, par leurs origines diverses, sont des «médiateurs entre la foi et les cultures», participant ainsi à «la mission essentielle de l’Église: l’évangélisation». Vis-à-vis de l’Évangile, ils ont «une mission génératrice», étant appelés «à faire venir au jour» la Bonne Nouvelle en fonction de ce que l’Esprit dit aux Églises des différentes cultures. Les théologiens traduisent «la foi pour l’homme d’aujourd’hui, afin que chacun puisse la sentir plus proche et se sentir embrassé par l’Église, pris par la main là où il se trouve». La théologie n’est pas une «dissertation universitaire sur la vie», mais une «incarnation de la foi dans la vie», a résumé le Saint-Père.

Le terreau de la prière

François a ensuite encouragé la Commission à poursuivre sa mission au service de tous ceux, religieux, clercs et laïcs, qui souhaitent approcher la théologie. Seule «une théologie belle, qui ait le respect de l’Évangile et ne se contente pas d’être seulement fonctionnelle, attire», a souligné le Pape, avant d’attirer l’attention de ses auditeurs sur deux points. D’abord l’importance de la vie spirituelle: «la théologie naît et grandit à genoux !», s’est exclamé le Souverain Pontife.  Ensuite la vie ecclésiale, le fait de se «sentir dans l’Église et avec l’Église», et non en travaillant de manière isolée et pour soi-même.

Le Pape leur a enfin conseillé d’étudier toujours plus, de clarifier les points obscurs et d’oser la discussion entre eux. Et au peuple de Dieu, de donner «le plat solide de la foi», et non la «dimension du relativisme», qui doit seulement rester un aspect des discussions entre spécialistes. Autrement, le peuple des croyants «perd son orientation et perd la foi», a conclu François, avant de confier les théologiens à la Vierge Marie, «trône de la Sagesse».

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29 novembre 2019, 11:21