Le Pape François à Naples vendredi 21 juin 2019 pour un colloque théologique. Le Pape François à Naples vendredi 21 juin 2019 pour un colloque théologique. 

Le Pape François à Naples dans le sillage d’Abu Dhabi

Dans la cité vésuvienne ce vendredi 21 juin, le Pape François doit s’exprimer sur le dialogue interreligieux à la Faculté pontificale de théologie de l’Italie méridionale. Une étape supplémentaire dans le processus de dialogue amorcé à Abu Dhabi, le 2 février dernier, avec la parution du document sur la Fraternité humaine.

Entretien réalisé par Gabriella Ceraso – Naples, Italie  

Le dialogue comme porte d’entrée à l’appréhension d’une théologie de la Méditerranée. Tel est l’état d’esprit qui prévaudra à la visite du Pape François dans la capitale de la Campanie, Naples, ce vendredi.

Un dialogue à plusieurs vitesses et facettes, fortement accéléré avec l’islam notamment depuis le 2 février dernier, qui marque la signature de la déclaration d’Abu Dhabi. En préface, après avoir affirmé que «la foi amène le croyant à voir dans l'autre un frère à soutenir et aimer», le texte est présenté comme «un document raisonné avec sincérité et sérieux», qui invite «toutes les personnes qui portent dans leur cœur la foi en Dieu et la foi en la fraternité humaine, à s'unir et travailler ensemble».

Dans ce contexte, les mondes islamiques sont caractérisés par une pluralité d’autorités aux modes de légitimation très différents, précise de son côté, Sihem Djebbi. Selon cette professeur de sciences politiques et de relations internationales à la section Saint-Louis de la Faculté pontificale de théologie de Naples, mais aussi à l’université de Sienne en Italie, «il n’y a pour ainsi dire pas de dialogue interreligieux centralisé, hiérarchisé, dans l’islam».

Néanmoins, très médiatisé, le document sur la Fraternité humaine, a rencontré un fort écho dans les mondes musulmans où l’on peut s’attendre à voir une évolution des mentalités, prédit la chercheuse, qui relève quelques résistances notables à pareille dynamique interreligieuse : celle des Frères musulmans, entre autres. «Ils ont très mal accueilli cette démarche de paix du Pape François et de l’imam d’al-Azhar à Abu Dhabi, étant en lutte politique et diplomatique contre les Émirats arabes unis».

Mais l’espoir subsiste. Selon Sihem Djebbi effectivement, l’intentionnalité, bonne, peut en soi être elle-même porteuse d’influence et faire avancer la cause interreligieuse dans les mondes musulmans.  

Entretien avec Sihem Djebbi, professeur à la Faculté pontificale de théologie de l'Italie méridionale

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20 juin 2019, 18:09