Le Pape bénissant l'Enfant Jésus lors de la messe de l'Épiphanie. Le Pape bénissant l'Enfant Jésus lors de la messe de l'Épiphanie. 

Épiphanie: le Pape François invite à se mettre en route vers Jésus

Lors de la messe de l’Épiphanie célébrée à la basilique Saint-Pierre, le Pape François est revenu sur le sens de cette fête commémorant la visite des Rois mages à l’Enfant-Jésus à Bethléem.

Cyprien Viet – Cité du Vatican

«Épiphanie: ce mot signifie la manifestation du Seigneur», a d’emblée expliqué le Pape dans son homélie, reprenant l’explication donnée par saint Paul dans sa Lettre aux Éphésiens. «Se dévoile ainsi la merveilleuse réalité de Dieu qui est venu pour tous: toutes les nations, langues et peuples sont accueillis par lui et aimés par lui. Le symbole de cela est la lumière qui rejoint et illumine toutes choses», a expliqué François.

Le Pape a souligné la façon originale dont s’est manifesté le Seigneur, prenant de court les attentes des puissants. «Dans l’Évangile est raconté un va-et-vient autour du palais du roi Hérode, alors même que Jésus est présenté comme roi: “Où est le roi des Juifs qui vient de naître?” (Mt 2,2), demandent les Mages. Ils le trouveront, mais pas là où ils pensaient: non pas dans le palais royal de Jérusalem, mais dans une humble demeure à Bethléem ».

Jésus surprendra aussi quand, devenu adulte, il révèlera sa nature de Fils de Dieu à Jean-Baptiste, et donc «à aucun des grands, mais à un homme qui s’était retiré dans le désert. Voilà la surprise: Dieu ne s’élève pas au-devant de la scène du monde pour se manifester.»

La venue du Seigneur ne répond à aucun schéma politique

« En écoutant cette liste de personnages illustres, pourrait surgir la tentation de "tourner les projecteurs" sur eux. Nous pourrions penser: c’eût été meilleur si l’étoile de Jésus était apparue à Rome, sur la colline du Palatin, d’où Auguste régnait sur le monde; tout l’empire serait devenu immédiatement chrétien. Ou, s’il avait illuminé le palais d’Hérode, celui-ci aurait pu faire le bien, plutôt que le mal. Mais la lumière de Dieu ne va pas chez celui qui brille de sa propre lumière. Dieu se propose, il ne s’impose pas; il éclaire, mais il n’éblouit pas. C’est «dans l’amour humble que resplendit Sa douce lumière», a expliqué le Pape, faisant remarquer que l’Église n’est pas «le soleil de l’humanité», mais elle est en quelque sorte «la lune, qui, même avec ses ombres, reflète la lumière véritable, le Seigneur: il est la lumière du monde. Lui, non pas nous.»

«Isaïe, dans la première lecture nous rappelle que la lumière divine n’empêche pas les ténèbres et les brumes épaisses de recouvrir la terre, mais qu’elle resplendit en celui qui est disposé à la recevoir, a expliqué François. C’est pourquoi le prophète lance une invitation qui interpelle chacun de nous: “Debout, resplendis” (60,1). Il faut se mettre debout, c’est-à-dire se lever de sa propre sédentarité et se disposer à marcher.»

Trouver la voie de l’amour

Alors que les scribes sont restés immobiles, «pour trouver Jésus, il faut déterminer un itinéraire différent, il faut prendre une voie alternative, la sienne, la voie de l’amour humble. Et il faut s’y maintenir. En effet l’Évangile de ce jour conclut en disant que les Mages, ayant rencontré Jésus, «regagnèrent leur pays par un autre chemin» (Mt 2, 12). Un autre chemin, différent de celui d’Hérode. Une voie alternative au monde, comme celle suivie par ceux qui à Noël sont avec Jésus: Marie et Joseph, les bergers. Eux, comme les Mages, ont laissé leurs maisons et sont devenus pèlerins sur les chemins de Dieu. Parce que seul celui qui abandonne ses attachements mondains pour se mettre en chemin trouve le mystère de Dieu. »

Ne pas oublier d’offrir des cadeaux à Jésus

Le Pape a donc invité à ce que ce temps de Noël soit l’occasion de faire des cadeaux au Seigneur, développant la symbolique de l’or, de l’encens et de la myrrhe offerts par les Rois mages. «L’or, considéré comme l’élément le plus précieux, rappelle qu’à Dieu revient la première place. Il doit être adoré. Mais pour le faire, il est nécessaire de se priver soi-même de la première place et de se reconnaître pauvres, et non pas autosuffisants. Voilà alors l’encens, pour symboliser la relation avec le Seigneur, la prière, qui comme un parfum monte vers Dieu. Mais, comme l’encens doit brûler pour parfumer, ainsi faut-il pour la prière "brûler" un peu de temps, le dépenser pour le Seigneur. Et le faire vraiment, pas seulement en paroles. A propos des faits, voici la myrrhe, un onguent qui sera utilisé pour envelopper avec amour le corps de Jésus descendu de la croix.»

Le Pape a donc lancé un nouvel appel à se dépenser dans des œuvres de miséricorde concrètes, corporelles: «Le Seigneur désire que nous prenions soin des corps éprouvés par la souffrance, de sa chair la plus faible, de celui qui est laissé en arrière, de celui qui peut seulement recevoir sans rien donner de matériel en échange. Elle est précieuse aux yeux de Dieu la miséricorde envers celui qui n’a rien à redonner, la gratuité! En ce temps de Noël qui arrive à sa fin, ne perdons pas l’occasion de faire un beau cadeau à notre Roi, venu pour tous, non pas sur les scènes somptueuses du monde, mais dans la pauvreté lumineuse de Bethléem. Si nous le faisons, sa lumière resplendira sur nous», a conclu le Saint-Père.

Revoir la messe de l'Épiphanie

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06 janvier 2019, 11:40