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Audience du Pape aux membres du collège international des jésuites Audience du Pape aux membres du collège international des jésuites 

Le Pape exhorte les jésuites à être libres et obéissants

Le Pape François recevait ce lundi matin les étudiants du Collège international des jésuites, à Rome, qui fête cette année les 50 ans de sa fondation.

Cette prestigieuse institution a été fondée en mai 1968 par le supérieur général de la Compagnie de l’époque, le père Pedro Arrupe. Chaque année, il permet à une soixantaines de jésuites, provenant de toutes les provinces de la congrégation, de se former afin de pouvoir ensuite travailler dans les institutions internationales de la Compagnie de Jésus, et surtout celles qui lui ont été confiées par le Saint-Siège. Le collège est situé à l’église du Gesù, joyau baroque au cœur de la Ville éternelle.

Dès le début de son intervention, le Pape a évoqué ce jubilé, un «moment de grâce pour faire mémoire», ce qui signifie concrètement «réitérer un ‘non’ clair aux tentations de vivre pour soi», «réaffirmer que, comme Jésus, nous vivons pour servir», et «répéter (…) que la Pâque du Seigneur suffit à la vie du jésuite».

Fonder ses racines, grandir dans la liberté et l'obéissance

Comme à son habitude, le Souverain Pontife a articulé sa réflexion autour de 3 verbes. Le premier: se fonder. Et François de conseiller aux membres du collège d’imiter Jésus, obéissant jusqu’à la mort ; cela implique de «demander avec insistance les calomnies, les persécutions, les humiliations». «C’est cela le critère mes frères ! (…) C’est votre chemin». «Si vous n’y réussissez pas, (…) parlez-en avec votre directeur spirituel», préconise le Pape, qui insiste sur l’importance, durant ces années romaines de fondation, de fonder ses racines: «Vous êtes un vivier qui porte le monde à Rome et Rome au monde, la Compagnie au cœur de l’Eglise, et l’Eglise au cœur de la Compagnie».

Le second verbe, «grandir». Avoir des racines, c’est avoir un cœur  greffé sur Dieu, capable de se dilater. «Si le cœur ne se dilate pas, il s’atrophie. S’il ne grandit pas, il se flétrit», assène le Pape pour qui il n’est pas de croissance sans crise. Mais il ne faut pas en avoir peur, a-t-il exhorté. Grandir implique en effet de lutter sans trêve contre ce que François qualifie de «danger le plus grand de notre époque» : la mondanité spirituelle. Si celle-ci pénètre le coeur et s'attaque aux racines, la plante est condamnée et toutes les promesses de fruit avec elle.

Le Pape distingue  deux signes de la croissance : la liberté et l’obéissance, deux virtus essentielles «qui marchent ensemble» et qu'il faut  cultiver, à l'instar de  Saint Ignace de Loyola, grâce à la prière.

Pleurer devant les souffrances du monde

Le troisième verbe: «mûrir», avec l’aide de la mission. Le Pape insiste sur le binôme «Ministère de la Parole» et «Ministère de la consolation». Il enjoint les étudiants du collège à ne pas s’effrayer devant les souffrances du monde, mais à les déposer au pied de la Croix et dans l’Eucharistie. «N’ayez pas peur de pleurer au contact des situations difficiles (…) les larmes de compassion purifient le cœur», a assuré le Pape.

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03 décembre 2018, 15:36