Le Pape François et les membres de la Fondation Giorgio La Pira, Vatican, 23 novembre 2018 Le Pape François et les membres de la Fondation Giorgio La Pira, Vatican, 23 novembre 2018  

Vénérable Giorgio La Pira, une foi au service du bien commun

Ce vendredi, le Pape François s’est adressé à 200 participants au congrès national de la fondation «Giorgio La Pira», destinée à faire connaître la vie et l’œuvre de cet ancien maire de Florence, exemple de chrétien entré en politique.

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

«En un moment où la complexité de la vie politique italienne et internationale nécessite des fidèles laïcs et des hommes d’État de grande épaisseur humaine et chrétienne pour le service du bien commun, il est important de redécouvrir Giorgio La Pira, figure exemplaire pour l’Église et le monde contemporain». Le Pape François a montré ce matin combien cet homme politique italien décédé en 1977 reste inspirant pour notre temps. Laïc dominicain, universitaire, il fut «un enthousiaste témoin de l’évangile et un prophète des temps modernes». Il faut dire que cet homme né en 1904 a connu bien des évènements majeurs de l’histoire italienne et internationale du 20e siècle : fascisme en Italie, Seconde Guerre mondiale en Europe, Guerre froide entre l'Est et l'Ouest, décolonisation, naissance du conflit israélo-palestinien, sans oublier le Concile Vatican II.

Engagé auprès des pauvres et pour la paix

Giorgio La Pira est trois fois élu maire de Florence, à partir de 1951. Il exerce aussi des responsabilités au niveau national, en tant que député à l’Assemblée constituante à partir de 1945, puis membre de la Chambre des députés dès 1958.

Cela ne l’empêche pas de suivre une forme de pauvreté évangélique : à partir 1936, il demeure chez les dominicains, dans le couvent San Marco. Il participe à différentes œuvres caritatives, comme la Conférence Saint Vincent de Paul. En tant que maire de Florence, sa ligne politique reste «ouverte aux exigences du catholicisme sociale et toujours du côté des derniers et des catégories les plus fragiles de la population», a expliqué le Pape François.

Sur le plan international, dans les années 1950-1960, Giorgio La Pira s’engage contre la guerre nucléaire et pour la paix au Vietnam, allant jusqu’à se rendre à Hanoi pour rencontrer Ho Chi Min et Phan Van Dong.

Un exemple à suivre

Le Saint-Père a invité son auditoire à maintenir vivant «le témoignage intégral de foi, l’amour pour les pauvres et les marginalisés, le travail pour la paix, l’actualisation du message social de l’Église et la grande fidélité aux indications catholiques» du vénérable Giorgio La Pira. Ces aspects restent «un message valide pour l’Église et la société d’aujourd’hui, corroboré par l’exemplarité de ses gestes et de ses paroles».

«La politique est un engagement d’humanité et de sainteté», disait le maire de Florence. «C’est donc un chemin exigeant de service et de responsabilité pour les fidèles laïcs, appelés à animer chrétiennement les réalités temporelles» a redit ce matin le Saint-Père.

Bientôt bienheureux ?

Le 9 janvier 1896, jour d’anniversaire de la naissance de Giorgio La Pira, le Cardinal Silvano Piovanelli, archevêque de Florence, ouvre la phase diocésaine de son procès en béatification. Le 5 juillet dernier, le Pape François autorise la Congrégation pour la Cause des Saints à publier le décret concernant le reconnaissance des vertus héroïques de Giorgio La Pira. Cela ouvre la voie à la béatification de l’homme politique italien.

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23 novembre 2018, 12:28