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Le 11 mars 2018, le Pape François s'était rendu à la basilique Sainte Marie du Trastevere à Rome pour les 50 ans de la communauté Sant'Egidio. Le 11 mars 2018, le Pape François s'était rendu à la basilique Sainte Marie du Trastevere à Rome pour les 50 ans de la communauté Sant'Egidio. 

Le Pape invite la Communauté Sant'Egidio à poursuivre son œuvre de paix

À l’occasion de la rencontre internationale pour la paix organisée par Sant’Egidio dimanche 14 octobre à Bologne en Italie, le Pape François a envoyé un message lu aux participants par Mgr Matteo Zuppi, l’archevêque de la ville. La rencontre, organisée sur le thème «Ponts de paix», se tient dans la ville jusqu’au mardi 16 octobre. Parmi les invités de marque cette année, le grand imam d’Al Azhar Ahmed Al Tayeb, ou encore le président du Parlement européen, Antonio Tajani.

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

Depuis la première rencontre des responsables religieux à Assise il y a 32 ans, «les scénarios de l’histoire ont beaucoup changé, souvent de manière dramatique, et ces rencontres sont en revanche toujours restées comme un fil rouge qui au fil des années témoigne de la nécessité d’implorer ensemble le don de la paix», écrit le Pape. 

Le thème choisi cette année pour cette rencontre est « ponts de paix », rappelle le Saint-Père, un titre qui renvoie aux arcades qui caractérisent Bologne, souligne-t-il, « et qui est une invitation à créer des connexions qui conduisent à de vraies rencontres, à des liens qui unissent, à des parcours qui aident à dépasser les conflits et les duretés. »

Dans notre monde globalisé, poursuit le Pape, où il semble hélas plus facile de creuser des distances et de se replier sur ses propres intérêts, nous sommes appelés à s’engager ensemble pour rassembler les personnes et les peuples.

Il est urgent d’élaborer ensemble des souvenirs de communion qui guérissent les blessures de l’histoire, explique aussi François, soulignant que nous ne pouvons pas nous résigner «au démon de la guerre, à la folie du terrorisme, à la force trompeuse des armes qui dévorent la vie».

Ne pas laisser gagner l’indifférence

Dans ce message, le Pape lance un cri: «Nous ne pouvons pas laisser l’indifférence s’emparer des hommes, en les rendant complices du mal, de ce terrible mal qu’est la guerre, dont la cruauté rejailli en particulier sur les plus pauvres et les plus faibles». Pour François, les croyants ont une responsabilité, «ils sont appelés à raisonner plus, à avoir à cœur le bien de tous et à ne pas se contenter d’eux-mêmes».

Les religions, si elles ne poursuivent pas des voies de paix se nient elles-mêmes, rappelle avec fermeté le Saint-Père, elles ne peuvent que construire des ponts, au nom de Celui qui jamais ne se fatigue de conjuguer le Ciel et la Terre.

Pour le Pape, «nos différences ne doivent donc pas nous placer les uns contre les autres». À Assise il y a deux ans, rappelle aussi François dans ce message, « j’ai souligné notre responsabilité de croyants dans l’édification d’un monde de paix ». Le Pape rappelle ainsi combien il avait appelé déjà toutes les religions présentes à vivre loin du fardeau de la défiance, à cultiver l’esprit de concorde, et à lutter contre les fondamentalismes et la haine.

La nécessité d’impliquer les nouvelles générations

François invite enfin à mobiliser les jeunes dans cette entreprise de paix, de façon audacieuse, pour qu’ils deviennent eux-mêmes des bâtisseurs de paix. «L’Église catholique s’interroge ces jours-ci sur les jeunes, rappelle le Pape, le monde qu’ils habitent apparait souvent hostile à leur avenir et violent envers les plus faibles : beaucoup n’ont pas encore vu la paix et tant d’entre eux ne savent pas ce qu’est une vie digne. Comme croyants, nous ne pouvons que rappeler l’urgence de saisir le cri de paix qui se lève de leurs cœurs et de construire ensemble ce futur qui leur appartient».

Pour cela, conclut le Pape, il est nécessaire de construire des ponts entre les générations, des ponts sur lesquels cheminer main dans la main et s’écouter.

François achève ce message en citant un passage de son discours prononcé lors de la veillée avec les jeunes des JMJ de Cracovie en 2016: «La vie d’aujourd’hui nous dit qu’il est très facile de fixer l’attention sur ce qui nous divise, sur ce qui nous sépare. On voudrait nous faire croire que nous enfermer est la meilleure manière de nous protéger de ce qui fait mal. Aujourd’hui, nous les adultes – nous les adultes – nous avons besoin de vous, pour nous enseigner – comme vous le faites, en ce moment, aujourd’hui – à cohabiter dans la diversité, dans le dialogue, en partageant la multi culturalité non pas comme une menace mais comme une opportunité. Et vous êtes une opportunité pour l’avenir. Ayez le courage de nous enseigner, ayez le courage de nous enseigner qu’il est plus facile construire des ponts que d’élever des murs ! Nous avons besoin de l’apprendre. Et tous ensemble, demandons que vous exigiez de nous de parcourir les routes de la fraternité. Soyez, vous, nos accusateurs, si nous choisissons le chemin des murs, le chemin de l’inimitié, le chemin de la guerre.»
 

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14 octobre 2018, 17:22