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Le Pape favorable à une autre culture du travail

Le Pape salue vivement le travail de soutien et de plaidoyer de l’Association italienne des mutilés et invalides du travail, dont 280 membres étaient au Vatican ce jeudi midi, en salle Clémentine.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

«Combien de personnes sur leur lieu de travail se sont blessées de manière permanente et invalidante». Le Pape manifeste sa proximité à tous ceux qui vivent ces situations particulières de souffrance, et en particulier à ceux dont le handicap empêche de poursuivre son activité professionnelle et de pourvoir à ses propres besoins tout comme à ceux de ses proches. «Chacun, selon ses forces, est appelé à un engagement concret de solidarité et de soutien vis-à-vis de ces victimes d’incident au travail». Un accompagnement qu’il faut étendre à leurs familles.

Le Pape se réjouit de l’œuvre «noble et essentielle» de l’association italienne qui de surcroît rappelle à toute la société le devoir de reconnaître et d’apporter une aide concrète à tous ces personnes blessées au travail. « Le manque de ressources, qui préoccupe les gouvernements, ne peut en aucun cas frapper des domaines aussi délicats que celui-là. Les coupes (budgétaires) doivent concerner le gaspillage, mais jamais la solidarité ! » s’est exclamé le Pape.

Solidarité et subsidiarité

Le soutien s’il est «indispensable» doit toujours se conjuguer avec la subsidiarité qui vient le compléter. C’est ce que rappelle constamment la doctrine sociale de l’Église, et le Pape de nouveau se félicite de la mission de réinsertion des blessés du travail, sociale ou professionnelle, mise en œuvre par l’association. On ne peut se limiter à la seule solidarité, qui rendrait passif celui «qui peut encore donner une contribution importante au monde du travail». Le Pape invite à les impliquer activement, en mettant à profit leurs capacités.

«La subsidiarité aide toute la société à dépasser l’équivalence fallacieuse et dangereuse entre le travail et la productivité» qui prend en considération la quantité de biens ou de richesses qu’ils produisent, les réduisant à une pièce d’engrenage d’un système et avilissant leurs particularités et leur richesse personnelle. «Ce regard malade contient en soi les germes de l’exploitation et de l’asservissement, et s’enracine en une conception utilitariste de la personne humaine».

Le Pape a nouveau félicite l’association italienne qui soutient, réinsère les travailleurs handicapés mais protège également leurs droits. «Une nouvelle culture du travail ne peut se passer d’un cadre législatif plus adapté, qui réponde aux exigences du travailleurs», en même temps que d’une plus grande conscience sociale sur les problèmes de protection de la santé et de la sécurité. C’est la substance même de la démocratie qui est en jeu, pour François, avec la culture du travail et de la sécurité des travailleurs, la démocratie se basant sur le respect et la protection de la vie de chacun.

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20 septembre 2018, 14:38