Le Pape François avec la soeur du père Hamel, Roselyne, et Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, le 14 septembre 2016, place Saint-Pierre Le Pape François avec la soeur du père Hamel, Roselyne, et Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, le 14 septembre 2016, place Saint-Pierre 

Le père Jacques Hamel, un martyr pour le Pape

Il y a deux ans jour pour jour, le père Jacques Hamel était tué par deux terroristes islamistes alors qu’il célébrait la messe à Saint-Etienne-du-Rouvray, en Normandie, dans l’ouest de la France. Le Pape, bouleversé, avait immédiatement réagi à son assassinat.

Marie Duhamel – Cité du Vatican

Au Vatican, le Pape n’a pas oublié l’abbé Jacques. Il y a deux ans, il avait immédiatement réagi à son assassinat. Un prêtre âgé égorgé en pleine messe, «une action liturgique qui implore de Dieu sa paix pour le monde», à la veille de son départ pour les JMJ de Cracovie :  le Pape se disait bouleversé par cet acte de violence dans une église.

Dans un communiqué envoyé à Mgr Lebrun, l’archevêque de Rouen, François invoquait Dieu «afin qu’il accueille l’abbé Jacques Hamel dans la paix de sa lumière» ; le Pape assurait sa famille, ses paroissiens et son diocèse de sa proximité spirituelle, s’associant à leur souffrance par la prière. Le Saint-Père ne les a pas oubliés.

Le 14 septembre 2016, un mois et demi après l’assassinat du père Hamel, François accueille en effet au Vatican, dans la chapelle de sa maison, la résidence Sainte- Marthe, 80 pèlerins du diocèse de Rouen. Parmi eux, deux sœurs du père Hamel et un neveu.

Le Pape a revêtu sa chasuble rouge pour cette messe de suffrage, en la Fête de la Croix glorieuse. L’Église compte aujourd’hui plus de martyrs qu’aux premiers temps, tués parce qu’ils ont refusé de nier le Christ, déclare-t-il. Le père Jacques Hamel est l’un d’eux. Ce prêtre «doux, bon, fraternel, qui cherchait toujours à faire la paix» a été tué comme s’il était un criminel, alors qu’il célébrait le sacrifice suprême du Christ sur la Croix. Le Pape notait alors la lucidité du prêtre de 85 ans, lui qui au milieu de ses souffrances aurait lancé à ses bourreaux « Va-t’en, Satan !», nommant ainsi son assassin. Tuer au nom de Dieu est satanique, martelait le Pape. Et toutes les religions devraient porter ce même message.

Sept mois plus tard, François rendait de nouveau hommage au père Hamel, ainsi qu’à tous les martyrs de l’ère moderne. Il présidait une liturgie de la parole à la basilique Saint-Barthélemy, sur l’île Tibérine, à Rome, sanctuaire des Nouveaux martyrs des 20e et 21e siècles auquel a été confié par sa famille le bréviaire du père Hamel.

Une commémoration en France pour les deux ans de l’assassinat du père Hamel

Ce jeudi, une cérémonie d’hommage a été rendue au père Jacques Hamel : une marche silencieuse, suivie d’une messe présidée par l’archevêque de Rouen. Mgr Dominique Lebrun a insisté sur la vie de pasteur du père Hamel qui transmettait par son exemple : celui «d’un serviteur fidèle et discret au milieu de sa famille, de sa paroisse et de sa ville», mais aussi par son ministère de prêtres et ses plus de 500 homélies, aujourd’hui au cœur de son procès en béatification, lancé le 13 avril 2017.

Avant même que ce procès ne soit achevé, l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray semble être devenue un lieu de pèlerinage. À l’issue de la messe, lors d’une cérémonie républicaine «pour la paix et la fraternité », l’archevêque de Rouen a rappelé combien « le père Jaques est plus vivant que jamais». Vingt groupes sont annoncés d’ici octobre dans sa paroisse normande. «Les visiteurs anonymes font un détour. D’autres s’intitulent déjà pèlerins», a affirmé Mgr Lebrun.

 

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

26 juillet 2018, 12:58