Le Pape François recevant en audience les participants à la Journée mondiale contre la traite des personnes, quelques jours après la journée de prière du 8 février. Le Pape François recevant en audience les participants à la Journée mondiale contre la traite des personnes, quelques jours après la journée de prière du 8 février.  

La lutte contre la traite humaine, un combat du Pape François

En cette journée internationale contre la traite des personnes instituée par l’Onu, le Pape François a dénoncé la marchandisation de tous «ces frères exploités pour des trafics criminels». La lutte contre la traite est une cause chère au Souverain pontife. Il a lui-même instauré une journée mondiale de prière dédié à ce fléau.

«Écoutons le cri de tant de frères exploités pour des trafics criminels: ils ne sont pas une marchandise, mais sont des personnes humaines, et doivent être considérés comme telles». Ce tweet du Pape François publié pour la Journée internationale contre la traite des personnes ce 30 juillet, est une illustration supplémentaire du soutien et de l’attachement du Saint-Père à la dignité des nombreuses victimes du trafic humain. 

Selon l’Unicef, 28% des victimes de la traite sont des enfants. Un pourcentage qui atteint même les 64% et 62% en Afrique subsaharienne, en Amérique centrale et aux Caraïbes et concerne en grande partie les enfants réfugiés, migrants ou déplacés, rapporte encore l’organisme onusien.

Une journée de prière annuelle contre la traite

Depuis 2015, le Pape François, lui, a choisi le 8 février, mémoire liturgique de Sainte Joséphine Bakhita,  première sainte du Soudan, pour instaurer une journée de prière contre la traite humaine. À la veille de cette troisième journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite, en février dernier, le Pape avait d’ailleurs lancé un appel, visant en particulier cette année les victimes de la traite dans les flux migratoires.

 «Ayant peu de chances d'emprunter des canaux réguliers, de nombreux migrants décident de s'aventurer par d’autres voies, où des abus de toutes sortes, comme l'exploitation et l'esclavage, souvent les attendent», déclarait le Saint-Père, précisant que les organisations criminelles, vouées à la traite des personnes, utilisaient ces routes migratoires pour cacher leurs propres victimes, migrants et réfugiés.

«Un crime contre l’humanité» 

«La traite des personnes est un crime contre l’humanité. Nous devons unir nos forces pour libérer les victimes et arrêter ce crime de plus en plus agressif», tels étaient déjà les mots du Pape François au début de son pontificat. En 2015, lors de la première édition de la journée de prière, le cardinal Peter Turkson, alors président du Conseil pontifical Justice et Paix, avait rappelé que des millions de personnes dans le monde entier étaient privées de liberté et contraintes «à vivre pratiquement en situation d’esclavage».

La force des sociétés civiles

Aujourd’hui, le Pape François désire que toute l’humanité prenne conscience de ce fléau, qui dépasse la responsabilité de tel ou tel État. «J'invite tout le monde, citoyens et institutions, à unir leurs forces pour prévenir la traite, garantir la protection et l'assistance aux victimes», avait-il déclaré lors de son audience générale du 7 février, avant de recevoir deux jours plus tard les membres du Groupe Sainte-Marthe. Cette organisation informelle regroupe justement des personnalités politiques, religieuses, issues des forces de l’ordre ou de la recherche universitaire «pour affronter les causes et les effets de la traite humaine, qui continue à causer d’indicibles souffrances humaines».

La nécessaire sensibilisation

«Sur le sujet de la traite, il y a beaucoup d'ignorance», avançait enfin le Saint-Père devant les participants à la Journée mondiale de prière contre la traite cette année. Selon lui, «la traite est une véritable forme d'esclavage, malheureusement de plus en plus répandue, qui touche tous les pays, même les plus développés. Elle touche les plus vulnérables de la société: les femmes et les filles, les enfants, les handicapés, les plus pauvres, ceux qui viennent de situations de désintégration familiale et sociale».

Accomplir le développement humain intégral

De graves enjeux que seul le «développement humain intégral» des pays d’extrême pauvreté peut résoudre, estime le Pape; soit «le développement de tout homme et de tout l’homme», sans considérer le développement uniquement par un prisme économique et social, mais plutôt une approche embrassant aussi la culture, la vie familiale et la religion.  

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30 juillet 2018, 11:10