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Le Pape à Lund en Suède lors de la prière œcuménique en 2016. Le Pape à Lund en Suède lors de la prière œcuménique en 2016. 

Le Pape à Genève: l’œcuménisme, axe central du pontificat

Un «pèlerinage œcuménique», c’est le sens que le Pape François souhaite donner à son 23ème voyage apostolique à Genève. Le Saint-Père effectue ce déplacement en Suisse le 21 juin 2018 à l’occasion du 70ᵉ anniversaire du Conseil œcuménique des Eglise. C’est d’ailleurs la visite du Pape qui viendra clôturer la réunion du Comité central du COE initiée le 15 juin.

Hélène Destombes – Cité du Vatican

Le thème de ce voyage est «cheminer, prier et collaborer». Le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, y voit «un événement capital et historique pour la recherche de l’unité des chrétiens et pour la coopération des Églises pour un monde de justice et de paix». Il s’agira de la troisième visite d’un Pape au COE. C’est sur les traces de ses prédécesseurs Paul VI, le 10 juin 1969, dans le contexte de l’après Concile Vatican II et de Jean-Paul II, le 12 juin 1984, que le Pape François se rend à Genève, et s’exprime devant le Conseil œcuménique des Églises. Mais c’est la première fois qu’un Pape place au cœur de sa visite la rencontre avec les membres du COE. 

Ce choix vient confirmer l’attention que le Saint-Père accorde au dialogue œcuménique. Depuis le début de son pontificat, de nombreuses pierres sont venues s’ajouter à son édifice: le voyage à Lund, en Suède, en 2016, à l’occasion des 500 ans de la réforme luthérienne; la rencontre historique la même année avec le Patriarche orthodoxe Kirill de Moscou et de toute la Russie, à Cuba; l’engagement conjoint avec le Patriarche Bartholomée Ier de Constantinople en faveur des migrants et de la protection de la Création, les nombreux échanges avec le primat de l’Église anglicane Justin Welby ou encore la visite à Turin dans un temple vaudois en 2015 et cette demande de pardon. Autant des gestes qui témoignent de la voie empruntée par le Pape François en faveur d’un œcuménisme de la fraternité, de la charité et tourné vers la prière.

Un œcuménisme qui «se fait en chemin»

Pour autant, le Saint-Père ne relègue pas le dialogue théologique au second plan. Il demeure à ses yeux «essentiel pour la réconciliation» (discours du Pape François à la délégation œcuménique de Finlande, à l’occasion de la fête de Saint Henri, le 19 janvier 2017) mais doit être accompagné voir précédé par «un œcuménisme pratique»: travailler ensemble, prier ensemble pour le troupeau de Dieu (audience générale 28 mai 2014) et renforcé par une autre dimension: «l’œcuménisme du sang» au cœur de tout effort œcuménique selon le Pape François pour qui le sang versé des chrétiens en fait «des témoins de la foi, des martyrs, unis dans le lien de la grâce du baptême»(homélie du Pape François aux secondes Vêpres de la fête de la conversion de saint Paul, le 25 janvier 2018, en la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs).

Cette vision,  cette collaboration doit permettre d’avancer sur le sentier de l’unité et le Pape se veut exigeant rappelant que les divisons au sein du christianisme sont «un scandale, un obstacle à l’annonce de l’Evangile du salut au monde» (discours du Pape François à Justin Welby, archevêque de Canterbury, le 16 juin 2014). La visite du Saint-Père au siège du COE et à l’institut œcuménique de Bossey pourrait marquer une étape importante dans le dialogue œcuménique. Perçues comme un signe d’espérance, les paroles du Pape sont très attendues, dans un monde marqué par de nombreuses fractures et injustices.

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20 juin 2018, 15:24