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Angélus : Le Pape invite à ne pas instrumentaliser le Temple de Dieu

Le Pape François a récité ce dimanche 4 mars 2018 la prière de l’Angélus depuis le balcon du palais apostolique. Dans sa méditation, le Saint-Père est revenu sur l’Évangile de ce troisième dimanche de Carême, où Saint Jean relate l’épisode où Jésus chasse les marchands du Temple de Jérusalem.

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

«Cet acte décisif, fait à l’approche de la Pâque a fait une grande impression sur la foule et a suscité l’hostilité des autorités religieuses et de nombreuses personnes qui se sont senties menacées dans leurs intérêts économiques», a souligné François. Comment interpréter ces paroles ? Ce n’était certainement pas une action violente, comme le prouve la non intervention des forces de l’ordre public. Mais elle fut entendue comme «une action typique des prohètes», lesquels dénonçaient, au nom de Dieu, les abus et les excès.

La question de l'autorité

La question qui se posait était celle de l’autorité, a souligné le Pape. En effet, les Juifs demandèrent à Jésus : «Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi?», comme s’ils demandaient la démonstration qu’il agissait vraiment au nom de Dieu.

Pour interpréter le geste de Jésus de purifier la maison de Dieu, ses disciples se servirent d’un texte biblique tiré du psaume 69 : «Le zèle pour ta maison me dévorera». Ce psaume est une invocation d’aide dans une situation de danger extrême, à cause de la haine des ennemis, a expliqué François: la situation que Jésus vivra dans sa Passion. Le zèle pour son Père et pour sa maison le portera jusqu’à la Croix. Le sien est le zèle d’amour qui le mènera au sacrifice de lui-même, non le faux sacrifice qui entend servir Dieu à travers la violence.

En effet, a poursuivi le Pape, le «signe» que Jésus nous donnera comme preuve de son autorité sera justement sa mort et sa résurrection. «Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai.» dit-il aux Juifs. Et Saint Jean précise : «Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.»  Avec la Pâque de Jésus, commence un nouveau culte, le culte de l’amour, et un nouveau temple, qui est lui-même.

Vivre pour la gloire de Dieu 

L’attitude de Jésus dans l’Evangile de ce dimanche nous exhorte à vivre notre vie non dans la recherche d’avantages et d’intérêts, mais «pour la gloire de Dieu qui est l’amour». Ainsi a expliqué le Saint-Père, nous sommes appelés à garder pour toujours ces paroles fortes de Jésus : «Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce.». Elles nous aident à repousser les dangers de faire de notre âme, qui est la demeure de Dieu, un lieu de marché, en vivant continuellement à la recherche de notre avantage, plutôt que dans l’amour généreux et solidaire.

Cet enseignement de Jésus est toujours actuel, non seulement pour nos communautés ecclésiales, mais aussi pour les individus, pour les communautès civiles et pour la société. Il est courant en effet, a conclu François, d’être tenté de profiter d’activités bonnes pour cultiver des intérêts privés, quand ils ne sont pas illicites. C’est un danger grave, spécialement quand il instrumentalise Dieu lui-même et le culte qui lui est dû, où le service de l’homme, créé à son image.

 

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04 mars 2018, 12:03