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Le Pape François lors de l'audience générale du 31 janvier 2018. Le Pape François lors de l'audience générale du 31 janvier 2018. 

Le Pape reçoit la Fondation italienne anti-usure: "non à une économie qui tue et humilie"

Le Pape François a reçu ce matin au Vatican une délégation du Conseil national anti-usure, une organisation italienne créée en 1991. Elle fédère une trentaine de fondations présentes dans les différentes régions de l’Italie. Le Pape a adressé un encouragement aux associations qui luttent ces « dérives existentielles » qui touchent une partie importante de la population et provoquent l’effondrement de certaines familles.

Cyprien Viet - Cité du Vatican

«Une plaie malheureusement répandue et encore largement sous-estimée» c’est ainsi que le Pape a défini l’usure, encourageant cette Fondation, qui porte le nom de saint Jean-Paul II, à œuvrer pour l’éducation à la légalité en trouvant son inspiration dans la Parole de Dieu. Grâce à l’association, 25 000 familles ont été sauvées de ce phénomène de l’usure, qui tue, qui humilie, qui «étrangle» les personnes comme un serpent. Alors que beaucoup s’endettent pour maintenir l’apparence d’un train de vie aisé, ou tout simplement pour sauver leur entreprise, il faut éduquer «à un style de vie sobre, qui sache distinguer entre ce qui est superflu et ce qui est nécessaire, et qui responsabilise à ne pas contracter des dettes pour se procurer des choses auxquelles on pourrait renoncer». François a notamment inviter à retrouver les valeurs «de la pauvreté, pour ne pas devenir esclave des choses, et du sacrifice, parce qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie».

Remettre la personne humaine au premier plan

«À la base des crises économiques et financières, il y a toujours une conception de vie qui met à la première place le profit et non la personne. La dignité humaine, l’éthique, la solidarité et le bien commun devraient toujours être au centre des politiques économiques», a expliqué le Pape, invitant donc notamment à lutter contre les jeux de hasard. Il faut humaniser le système économique et social pour que «le message évangélique puisse illuminer le cœur et l’âme des personnes, comme c’est arrivé un jour à Zachée et à son collègue Matthieu». François a donc invité les institutions publiques et les banques à agir pour éviter l’endettement, faisant d’ailleurs remarquer qu’historiquement, «de nombreuses banques sont nées et se sont diffusées dans le monde justement pour soustraire les pauvres à l’usure, avec des prêts sans gage et sans intérêt».

Redonner l'espérance aux personnes endettées

François a invité les membres de cette association à intervenir auprès des institutions, mais aussi à apporter un soutien personnel aux victimes, pour qu’elles puissent trouver, au bout du tunnel, «une lumière plus forte qui puisse illuminer et donner du réconfort». La Fondation anti-usure doit être «une référence d’espérance pour les pauvres, les personnes endettées, les entreprises en difficulté». Un chemin nouveau, entrepris avec l’aide de Dieu, peut aider à faire émerger «un nouvel humanisme économique», qui permette de combattre «une économie qui tue» et des «systèmes économiques dans lesquels les hommes et les femmes ne sont plus des personnes, mais sont réduites à des instruments dans une logique du déchet qui génère de profonds déséquilibres», a martelé le Pape François.

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03 février 2018, 12:53