Une femme de la communauté Mapuche au Chili en novembre 2017. Une femme de la communauté Mapuche au Chili en novembre 2017. 

Visite au Pérou et au Chili: le Pape rencontrera les autochtones

Lors de son prochain voyage apostolique, le Pape François est attendu dans les régions les plus pauvres du Pérou et du Chili, et dans des zones où les problématiques environnementales et les revendications des autochtones pour leurs terres ont engendré troubles et violences.

Marine Henriot - Cité du Vatican

Comme l’a annoncé Greg Burke, directeur de la Salble de Presse du Saint-Siège, ce voyage qui se déroulera du 15 au 22 janvier sera la 22ème visite apostolique du Pape à l’étranger. À l’issue de ce voyage, François se sera rendu dans 33 pays différents.

Jorge Mario Bergoglio a déjà foulé les terres chiliennes et péruviennes, notamment dans le cadre de sa formation jésuite. Durant son noviciat il a vécu un an et demi au Chili et s’est rendu au Pérou à de nombreuses reprises. De plus, a ajouté Greg Burke, le Pape connaît personnellement tous les évêques qui ont récemment réalisé leur visite «ad limina» à Rome.

Ce voyage d’une semaine est évidemment une visite pastorale. Comme François l’a précisé dans un message vidéo juste avant son départ, il vient tout d’abord pour «partager la paix et l’espoir du Seigneur, dans l’esprit et la joie de l’Évangile».

Cependant, Greg Burke a tenu à préciser l’importance de l’aspect environnemental du voyage, tout comme les questions relatives aux droits des peuples autochtones.

Rencontre avec la communauté Mapuche

Au Chili, le Pape voyagera jusqu’au sud du pays, dans la région d’Araucania où la communauté Mapuche a été boutée hors de ses terres à de maintes reprises - d’abord par les colons espagnols, puis par les pionniers avides de terres à cultiver et plus récemment par l’industrie du bois. C’est là-bas, dans la ville de Temuco que le Saint-Père célèbrera une messe avec des indigènes puis partagera un repas avec leurs représentants et l’évêque de la cité.

Lors de la seconde partie de son voyage, François est attendu par les Indiens d’Amazonie à Puerto Maldonado dans le sud du Pérou. Un lieu symbolique puisque la ville est la porte d’entrée de l’Amazonie péruvienne, qui couvre près de 60% du pays et qui est de plus en plus victime de la déforestation, poussant les tribus indiennes à quitter les terres de leurs ancêtres et par la même occasion à abandonner leur gagne-pain.

C’est aussi dans cette région que la fièvre de l’or a laissé derrière elle des terres stériles et des mines à ciel ouvert. L’extraction du minerai a par ailleurs apporté le travail forcé, le trafic de femmes pour la prostitution et un des taux de criminalité parmi les plus élevés du pays.  

Synodes des évêques pour la région pan-amazonienne

Cette visite papale prépare en amont le Synode des évêques pour la région pan-amazonienne qui se tiendra au Vatican en octobre 2019.

Par ailleurs, dans les deux pays, comme l’indique le protocole, le Pape François participera à des réunions avec des personnalités politiques. Il rencontrera aussi évêques, prêtres, citoyens croyants et laïcs et célèbrera cinq messes, consacrant du temps et des prières pour les cérémonies mariales. Des rencontres sont aussi prévues avec les frères jésuites, dans un cadre privé, comme c’est le cas durant la plupart de ses voyages.

Comme à son habitude, François prendra le temps d’aller à la rencontre de la population, particulièrement des jeunes, des pauvres et des personnes en situation de vulnérabilité tels que les détenus, les habitants des bidonvilles et les victimes d’El Nino.

À la question «est-ce que le Pape rencontrera des victimes d’abus sexuels de l’Église chilienne», le directeur de la Salle de Presse a répondu que cela n’était pas au programme, mais que «tout était possible» et que les «rencontres imprévues sont souvent les meilleures».

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12 janvier 2018, 16:20