Le Pape François, recueilli en prière, le 8 décembre 2017 Le Pape François, recueilli en prière, le 8 décembre 2017 

Jérusalem: le Pape renouvelle son appel à la sagesse et à la prudence

La décision américaine de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël a soulevé un vent de colère au Proche et Moyen-Orient. Dans ce contexte «particulièrement grave», le Saint-Père lance «un appel à la sagesse et la prudence» et élève ses prières afin que les responsables des nations «s’engagent à conjurer une nouvelle spirale de violence, en répondant, en paroles et en actes, aux désirs de paix de justice et de sécurité des populations». Il se dit sensible aux préoccupations pour la paix exprimées par la Ligue arabe ou l’Organisation pour la Coopération islamique.

Marie Duhamel

Dans le communiqué publié ce dimanche 10 décembre par le Bureau de presse du Saint-Siège, François rappelle également «le caractère singulier» de la Ville sainte et «le respect essentiel du status quo» à Jérusalem. Il réitère sa conviction propre que seule une solution négociée entre Israéliens et Palestiniens pourra porter une paix stable et durable, et garantir la coexistence pacifique de deux Etats, à l’intérieur de frontières internationalement reconnues.

Mercredi 6 décembre, avant l’annonce du président américain concernant la reconnaissant, par les Etats-Unis, de Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël, le Pape adressait déjà un appel lors de l’audience générale «afin que tous s’engagent à respecter le status quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes des Nations Unies».

Tensions sur le terrain

En signe de protestation à la décision américaine, trois journées de la colère ont eu lieu dans les territoires palestiniens. Ces derniers jours, des affrontements avec des soldats israéliens, ainsi que des frappes israéliennes sur Gaza en représailles à de tirs de roquettes, ont fait plus de 1200 blessés selon le ministère palestinien de la Santé. A Gaza, au moins quatre personnes ont été tuées.

Ce dimanche, le Fatah appelle à poursuivre les manifestations. Le président de l’Autorité palestinienne refuse de recevoir le vice-président américain Mike Pence lors de sa prochaine visite au Proche-Orient. Le patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, et le grand imam d’Al-Azhar, le cheikh Ahmed Mohamed el-Tayeb, ont pris la même décision. Réunis au Caire, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe appellent les Etats-Unis à revenir sur leur décision, tandis que la Turquie a convoqué un sommet de l'Organisation de la coopération islamique ce mercredi à Istanbul.

Ci-dessous, le communiqué du Saint-Siège dans son intégralité :

"Le Saint-Siège suit avec grande attention les développements de la situation au Moyen-Orient, spécialement à Jérusalem, ville sacrée pour les chrétiens, les juifs et les musulmans du monde entier. Tout en exprimant sa douleur suite aux récents affrontements qui ont fait des victimes ces derniers jours, le Saint-Père renouvelle son appel à la sagesse et la prudence de tous et élève ses prières avec ferveur afin que les responsables des nations, en ce moment particulièrement grave, s’engagent à conjurer une nouvelle spirale de violence, en répondant, en paroles et en actes, aux désirs de paix de justice et de sécurité des populations de cette terre martyrisée.

Les inquiétudes pour les perspectives de paix dans la région font l’objet, ces jours-ci, de diverses initiatives, parmi lesquelles, les réunions convoquées en urgence par la Ligue Arabe et l’Organisation pour la Coopération islamique. Le Saint-Siège est sensible à de telles préoccupations, et rappelant les paroles pressantes du Pape François, réaffirme sa position sur le caractère singulier de la Ville sainte et l’essentiel du respect du status quo, en conformité  avec les délibérations de la communauté internationale et les demandes répétées des chefs des Eglises et des communautés chrétiennes de Terre Sainte. Dans le même temps, il réitère sa conviction propre que seule une solution négociée entre Israéliens et Palestiniens pourra porter une paix stable et durable, et garantir la coexistence pacifique de deux Etats, à l’intérieur de frontières internationalement reconnues."

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10 décembre 2017, 13:05