le pape François accueilli par des enfants à son arrivée en Birmanie le pape François accueilli par des enfants à son arrivée en Birmanie 

Les dossiers qui attendent le Pape François en Birmanie

Tensions entre communautés ethniques, transition démocratique et avenir de l’Église, la visite du Pape François dans ce pays majoritairement bouddhiste est cruciale sur de nombreux dossiers où les attentes sont fortes.

La Birmanie est le tout dernier État, le 183ème pour la précision,  avec lequel le Saint Siège a noué des liens diplomatiques réciproques. Le 4 mai dernier, le Pape François recevait à Rome Aung San Suu Kyi, ministre des Affaires Étrangères, qu’il reverra d’ailleurs ce mardi 28 novembre à Nay Pyi Taw, la capitale du pays depuis 2005, et l’Ambassadeur Birman a pris ses fonctions le 9 novembre dernier. Cependant, des relations existaient avant le mois de mai, puisque le Saint Siège avait depuis 2012 un Délégué Apostolique pour la Birmanie, en la personne de Mgr Paul Tschang In-Nam, devenu depuis Nonce Apostolique.

Dans ce contexte de relations naissantes, chaque parole du Pape sera scrutée à la loupe par les autorités birmanes. La démocratisation du pays est en cours, mais les militaires contrôlent encore les postes clés du pouvoir. La visite avancée de 3 jours lundi après-midi à Rangoon du général Ming Aung Haling, chef de la junte est aussi un signe du souhait des militaires de montrer qui commande, en imposant cet entretien de 15 minutes avant même l’entretien prévu avec Aung San Suu Kyi mardi matin. On le devine, le pape François, en allant à la rencontre de la petite communauté catholique de Birmanie, va encourager les efforts d’ouverture et de démocratisation, encourager le dialogue entre toutes les communautés ethniques et religieuses, et soutenir toute initiative en faveur de la paix. François devra trouver les mots justes dans un contexte délicat, veiller à dire les choses sans interférer dans les affaires intérieures du pays et sans froisser les sensibilités.

Après 50 ans de junte militaire, comment le Pape pourrait-il parvenir à amorcer une réconciliation du pays, initiant de facto un nouveau rôle pour l’Église catholique de Birmanie?

Nicolas Heeren, chargé de mission Birmanie au Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD), nous dresse une radiographie du pays, de ses enjeux  démocratiques, religieux et ethniques. 

Entretien avec Nicolas Heeren

(JCP-DA)

 

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28 novembre 2017, 09:32