Le Pape prie pour ceux qui sont morts du coronavirus

Pendant la messe à Sainte-Marthe, François a adressé une prière spéciale pour les personnels de la santé qui sont morts en aidant les patients atteints de coronavirus. Dans son homélie, il a rappelé que Dieu est toujours proche de nous et, en ces temps difficiles, il nous demande d'être proches les uns des autres.

Vatican News 

Le Pape François continue de célébrer la messe à la Maison Sainte-Marthe, retransmise en direct en streaming, avec une pensée pour ceux qui souffrent de cette pandémie de coronavirus. Ce mercredi, l'intention de la prière est allée à ceux qui ont perdu la vie :

«Prions aujourd'hui pour les morts, ceux qui ont perdu la vie à cause du virus. D'une manière particulière, je voudrais que nous priions pour les travailleurs de la santé qui sont morts ces jours-ci. Ils ont donné leur vie au service des malades

Dans son homélie, commentant l'Évangile du jour, il a rappelé que le notre Dieu est proche de son peuple et, en ces temps difficiles, il nous demande d'être proches les uns des autres.

Vous trouverez ci-dessous le texte de l'homélie selon une de nos transcriptions :

«Le thème des deux lectures d'aujourd'hui est la Loi. La loi que Dieu donne à son peuple. La Loi que le Seigneur a voulu nous donner et que Jésus a voulu porter à la plus haute perfection. Mais il y a une chose qui attire l'attention : la façon dont Dieu donne la Loi. Moïse dit : "Car quelle grande nation a des dieux si proches d'elle comme l'Éternel notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l'invoquons ? Le Seigneur donne la Loi à son peuple avec une attitude de proximité. Ce ne sont pas les prescriptions d'un souverain, qui peut être loin, ou d'un dictateur... Non : c'est la proximité ; et nous savons par révélation que c'est une proximité paternelle, une proximité paternelle, qui accompagne son peuple en lui faisant le don de la Loi. Le Dieu qui est proche. "Car quelle grande nation a les dieux si proches d'elle, comme le Seigneur notre Dieu est proche de nous, chaque fois que nous l'invoquons ?".

Notre Dieu est le Dieu de la proximité, il est un Dieu proche, qui marche avec son peuple. Cette image dans le désert, dans l'Exode, la nuée, la colonne de feu pour protéger le peuple : il marche avec son peuple. Ce n'est pas un Dieu qui laisse les prescriptions écrites, "et continue". Il fait les prescriptions, il les a écrites de ses propres mains sur la pierre, il les donne à Moïse, mais il ne laisse pas les prescriptions et s'en va : il marche, il est proche. "Quelle nation a un Dieu si proche ?" C'est la proximité. Notre Dieu est un Dieu de proximité. 

Et la première réponse de l'homme, dans les premières pages de la Bible, sont deux attitudes de non proximité. Notre réponse est toujours de nous éloigner, nous nous éloignons de Dieu. Il devient proche et nous nous éloignons. Ces deux premières pages, la première attitude d'Adam avec sa femme, est de se cacher : ils se cachent de la proximité de Dieu, ils ont honte, parce qu'ils ont péché, et le péché nous conduit à nous cacher, à ne pas vouloir la proximité. Et bien souvent, pour faire une théologie, je pensais seulement "au juge", et pour cette raison je me cache : j'ai peur.

La deuxième attitude, humaine, face à la proposition de cette proximité de Dieu est de tuer. Tuer le frère. "Je ne suis pas le gardien de mon frère." Deux attitudes qui effacent toute proximité. L'homme refuse la proximité de Dieu, il veut être maître des relations et la proximité apporte toujours une certaine faiblesse. Le "Dieu proche" devient faible, et plus il s'approche, plus il semble faible. Quand il vient vers nous, pour habiter avec nous, il devient homme, l'un de nous : il devient faible et apporte la faiblesse jusqu'à la mort et la mort la plus cruelle, la mort des assassins, la mort des plus grands pécheurs. La proximité rend Dieu humble. Il s'humilie pour être avec nous, pour marcher avec nous, pour nous aider.

Le "Dieu proche" nous parle d'humilité. Ce n'est pas un "grand Dieu" là... Non. Il est proche. Il est à la maison. Et nous le voyons en Jésus, Dieu fait homme, proche de la mort, avec ses disciples : il les accompagne, les enseigne, les corrige avec amour... Pensons, par exemple, à la proximité de Jésus avec les disciples angoissés d'Emmaüs : ils étaient angoissés, ils étaient vaincus et il s'approche d'eux lentement, pour leur faire comprendre le message de la vie, de la résurrection.

Notre Dieu est proche et nous demande d'être proches les uns des autres, de ne pas nous éloigner les uns des autres. Et en ce moment de crise à cause de la pandémie que nous connaissons, cette proximité nous demande de la manifester davantage, de la montrer davantage. Nous ne pouvons peut-être pas nous approcher physiquement par peur de la contagion, mais oui, nous pouvons éveiller en nous une attitude de proximité entre nous : avec la prière, avec l'aide, de nombreuses façons de se rapprocher. Et pourquoi devrions-nous être proches les uns des autres ? Parce que notre Dieu est proche, il a voulu nous accompagner dans la vie. Il est le Dieu de la proximité. C'est pourquoi nous ne sommes pas des personnes isolées : nous sommes proches, car l'héritage que nous avons reçu du Seigneur est la proximité, c'est-à-dire le geste de proximité.

Demandons au Seigneur la grâce d'être proches les uns des autres ; ne nous cachons pas les uns des autres ; ne nous lavons pas les mains des problèmes des autres, comme l'a fait Caïn : non. Voisins. Proximité. Proximité. "Car quelle grande nation a les dieux si proches d'elle, comme le Seigneur notre Dieu est proche de nous, chaque fois que nous l'invoquons ?»

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18 mars 2020, 08:23
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