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Des migrants dans le "hotspot" de Lampedusa, le 4 août. Des migrants dans le "hotspot" de Lampedusa, le 4 août.  

A Lampedusa, le défi d'accueillir dignement les migrants

Alors que les médias italiens, en campagne électorale, mettent l'accent sur l'arrivée quotidienne de migrants sur la petite île italienne, un responsable d'une ONG sur place invite à mieux organiser l'accueil de ces personnes.

Le Pape François a de nouveau invité, lors de l'audience générale de ce mercredi 10 août, à prier pour les migrants. Ils sont nombreux à arriver chaque jour sur les côtes européennes, en particulier italiennes, sur la petite île de Lampedusa. L'île, située au large a déjà accueilli 9000 personnes en juillet. Bien loin néanmoins des arrivèes massives des années 2015 ou 2016. L'arrivée quotidienne de migrants, qui partent des côtes libyennes ou tunisiennes dans la majorité des cas, a néanmoins mis une grosse pression sur le centre d'accueil construit sur place. 

Giovanni D’Ambrosio travaille à Mediteranean Hope une ONG de la fédération des Eglises évangéliques italiennes qui travail dans l'accueille de ces migrants. Selon lui, la situation ne peut rester dans ces conditions.

« L’Ile de Lampedusa ne peut être le centre de convergence de tous les flux migratoires de la Méditerranée centrale, explique t-il.  l’île n’est pas équipée pour prendre en charge toutes les vulnérabilités des personnes qui arrivent». Parmi les migrants qui arrivent «on parle de femmes enceintes, d’enfants en bas âge, de nouveau-nés, même… on parle de personnes qui ont subi des tortures en Libye… qui portent encore sur le corps des signes de violence de tout genre» développe Giovanni D’Ambrosio. Ce sont des personnes qui ont besoin d’être prises en charge dans des structures adéquates qui peuvent vraiment protéger leurs droits, et où ils peuvent recevoir des soins».

Un regard humanitaire et non sécuritaire

Depuis des années, la pression migratoire à Lampedusa est instrumentalisée à des fins politiques. L'ancien ministre de l'intérieur, Matteo Salvini, partisan des refouulements, s'est d'ailleurs rendu sur l'île le 4 août pour y faire campagne, en vue des élections législatives du 25 septembre prochain.

«Nous demandons que tous les efforts possibles soient faits pour permettre une arrivée sécurisée de ces personnes, cela peut passer notamment par des ponts aériens., explique Giovanni D’Ambrosio. Selon Mediteranean Hope, «le problème est que la migration est toujours vue comme une question d’ordre public et jamais une question humanitaire. Elle devrait pourtant toujours être de l’humanitaire et nous demandons qu’elle soit abordée en respectant les droits des personnes qui rejoignent les côtes italiennes et européennes». 

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10 août 2022, 14:54