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Assassinat du père Hamel: Mgr Lebrun demande la justice et la lumière

Ce lundi 14 février, le procès de quatre personnes accusées d’être impliquées dans l’assassinat du père Jacques Hamel, le 26 juillet 2016 à Saint-Étienne-du-Rouvray, s’ouvre devant la cour d’assises spéciale de Paris. Mgr Lebrun, archevêque de Rouen, espère que justice soit rendue et que la lumière soit faite sur ces événements qui ont meurtri son diocèse.

Entretien réalisé par Xavier Sartre – Cité du Vatican

L’assassinat du père Jacques Hamel, 85 ans, intervient douze jours après l’attentat de Nice, dans lequel périrent 86 personnes et huit mois après ceux qui ont frappé Paris, le 13 novembre 2015. Sa mort marque les esprits en France et au-delà : il est en effet le premier prêtre catholique à être tué en Europe par l’organisation de l’État islamique (EI), alors au faîte de son influence en Syrie et en Irak. Égorgé en pleine messe, qu’il célébrait devant quelques fidèles dans une église de la banlieue de Rouen, dans le nord-ouest de la France, le père Hamel devient un martyr dont la disparition tragique marque encore sa communauté et son diocèse.


Ce lundi, trois personnes comparaissent devant la justice, trois proches des deux assassins, Adel Kermichel et Abdel-Malik Petitjean, abattus par la police après avoir tué le prêtre. Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia sont accusés d’association de malfaiteurs terroriste. Ils sont soupçonnés d’avoir été au courant des projets des deux assassins, d’avoir partagé leur idéologie ou tenté de rejoindre l’EI en Syrie. 

Le quatrième accusé, Rachid Kassim est lui inculpé de complicité d’assassinat et de tentative d’assassinat sur un paroissien, blessé lors de l’attaque. Selon l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction, il a sciemment encouragé et facilité le passage à l’acte des deux assaillants. Mais Rachid Kassim ne sera pas dans le box des accusés : ce propagandiste de l’EI est présumé mort dans un bombardement en Irak en février 2017.

Des questions sans réponses pour le moment

Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, dont dépend la paroisse de Saint-Étienne-du-Rouvray, suivra les débats. Il en attend «la justice en ce qui concerne les accusés. Sont-ils coupables, de quoi seraient-ils coupables. Ils ont droit à connaître la réponse de la société à travers ses représentants dans l’ordre judiciaire». Il attend aussi la justice pour les victimes directes, le père Hamel et les personnes séquestrées dans l’église au moment de l’assaut.

L’archevêque de Rouen attend aussi «la lumière» sur ce qu’il s’est passé, sur «ses causes et peut-être aussi sur une manière, sur des chemins pour mieux vivre ensemble. Il y va de l’avenir, pour aider notre pays, notre société, notre monde à s’épargner de tels drames».

Dans un communiqué, la Conférence des Évêques de France souhaite témoigner de «sa profonde affection et sa prière» envers les proches du père Hamel, les personnes prises en otage ce jour-là ainsi que tous les paroissiens de Saint-Etienne du Rouvray et plus largement envers les membres du diocèse de Rouen. «Il faut que la justice soit rendue et la vérité connue, souligne le père Hugues de Woillemont, secrétaire-général de la CEF, dans ce communiqué, qui souligne que «la mort du Père Hamel reste une grande souffrance pour beaucoup. Mais sa vie et son martyre portent du fruit».

Entretien avec Mgr Lebrun, archevêque de Rouen

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13 février 2022, 15:25