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Vue sur Terre de la Nasa, après l'éruption du volcan vers les Îles Tonga, le 16 janvier 2022. Vue sur Terre de la Nasa, après l'éruption du volcan vers les Îles Tonga, le 16 janvier 2022.  Les dossiers de Radio Vatican

L’océan, pilier de notre survie, au menu d’un sommet international

L’océan couvre 71% de notre planète mais reste trop souvent en marge des grands rendez-vous internationaux. Une première mondiale se tient cette semaine à Brest en France: le sommet One Ocean. Une rencontre du 9 au 11 février dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne, soutenue par les Nations unies avec un objectif: mettre l’océan à l’agenda international et prendre des mesures concrètes pour le préserver et le soutenir.

Entretien réalisé par Marine Henriot – Cité du Vatican

L’océan, au sens large, désigne l’étendue d’eau brassée par les courants marins à la surface de notre planète. Aujourd’hui menacé, sa stabilité est pourtant à la base de notre survie sur terre: l’océan est une mine de riches ressources de toute nature, c’est lui qui abrite le plancton, la mangrove, les coraux… Des pièces maîtresses de la biodiversité. L’océan joue surtout un rôle essentiel contre les changements climatiques, explique Marina Levy, océanographe, directrice de recherche au CNRS et directrice adjointe du département Océan et Climat de l’IRD. Cela pour deux raisons: premièrement, «il a absorbé plus de 90% de l’excédent de chaleur qui est lié aux émissions de gaz à effet de serre»; ensuite «il absorbe une partie du dioxyde de carbone» émis par les activités humaines.

L’océan a un effet un rôle de captation de carbone, que l'on appelle un puits de carbone. Ce carbone issu des activités humaines, en grande partie responsable de l’effet de serre, est en fait dissout dans l’eau lors d’un échange entre l’océan et l’atmosphère, explique la spécialiste. Plus les eaux sont froides, plus elles peuvent absorber le CO2.

Le prix des excès de l'humanité

«Il y a un prix à cet effet de protection de l’océan, et il est assez cher», alerte Marina Lévy. La première conséquence est son réchauffement, qui met à mal sa fonction de puits de carbone, la deuxième est son élévation d’environ une vingtaine de centimètres, une hausse qui devient de plus en plus rapide ces dernières années: «Cela est catastrophique pour les populations qui vivent près des littoraux, sachant que 10% de la population vit proche de littoraux de basse altitude. Les conséquences pour les années à venir risquent d’être terribles, également pour tous ces peuples qui vivent dans des petits pays insulaires qui sont en développement.» 

Par ailleurs, l’augmentation de la teneur en CO2 dissous dans la mer entraine une acidification de l’océan, un phénomène qui menace tous les organismes marins qui possèdent un squelette calcaire et qui jouent un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité. «Les océans se sont acidifiés de 30 % depuis l’ère préindustrielle, avec des conséquences sur certaines espèces qui ont des coquilles et squelettes calcaires comme les huîtres, certains coquillages, des coraux, qui n’arrivent pas à vivre dans des milieux trop acides», précise l'océanographe. 

Entretien avec Marina Lévy, océanographe

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05 février 2022, 13:49