Un abri détruit suite à l'incendie dans le camp de réfugiés de Cox's Bazar, le 10 janvier 2022 Un abri détruit suite à l'incendie dans le camp de réfugiés de Cox's Bazar, le 10 janvier 2022 

Des milliers de Rohingyas sans abri après un incendie dans un camp de réfugiés

Au Bangladesh, le camp de réfugiés de Cox’s Bazar a été ravagé par un incendie le 9 janvier dernier. Des milliers de Rohingyas se retrouvent désormais dépourvus de tout. Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame frappe ce lieu emblématique de la condition précaire de la minorité musulmane birmane.

Adélaïde Patrignani (avec AFP) – Cité du Vatican

Un fragile espoir s’est effondré. «Je suis désormais sans toit. J'ai perdu mon rêve» se désole un jeune homme rohingya au micro de l’AFP, après avoir perdu sa maison et ses effets personnel dans l’incendie, ce dimanche 9 janvier.

En à peine deux heures, environ 1 200 maisons ont été détruites, laissant plus de 5 000 personnes sans abri, comme l’a précisé Kamran Hossain, un porte-parole de la force de police qui supervise la sécurité dans le camp de Cox’s Bazar. Deux centres d'apprentissage soutenus par l'Unicef et près de 200 installations d'eau et d'assainissement ont par ailleurs été endommagés, a rapporté de son côté l’organisation onusienne. Le sinistre n’a fait aucune victime, mais sept enfants ont été blessés. Ils ont pu recevoir des soins médicaux. Les personnes déplacées par l'incendie se sont quant à elles réfugiées dans les camps voisins.

Près d'un million de Rohingyas, minorité musulmane venue de Birmanie, vivent dans des conditions misérables, dans des abris faits de bambous et de bâches, dans les camps de ce district bangladais. Tous ont fui en 2017 les persécutions militaires dans leur pays à majorité bouddhiste, où ils sont considérés comme des clandestins.

Le drame de ce 9 janvier s'ajoute à celui de mars 2021, où 15 Rohingyas au moins avaient perdu la vie, et environ 50 000 avaient été déplacés après un incendie. Deux grands incendies s'étaient également déclarés en janvier 2021, laissant des milliers de Rohingyas sans abri et quatre écoles construites par l'Unicef détruites.

«La présence de Dieu, aujourd’hui, s’appelle aussi Rohingyas»

Le 1er décembre 2017, le Pape François avait rencontré au Bangladesh des membres de la minorité Rohingya, alors que celle-ci fuyait massivement depuis l’été son pays d’origine. Le Saint-Père, au cinquième jour de son voyage apostolique en Birmanie et au Bangladesh, avait échangé avec 18 réfugiés, dans le cadre d’une rencontre interreligieuse et œcuménique dans le jardin de l'archevêché de Dacca, la capitale du pays, ce 1er décembre 2017.

Demandant pardon à la minorité musulmane au nom de tous ceux qui la persécute, François avait alors déclaré que les Rohingyas devaient être considérés comme «la présence de Dieu» aujourd'hui. Il avait appelé à ce que leurs droits soient reconnus et à ce que la communauté internationale ne ferme pas son cœur face au drame qu'ils vivent.

Dans l’avion le ramenant à Rome, François avait confié aux journalistes avoir pleuré en rencontrant ces réfugiés qui avaient tout perdu.

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11 janvier 2022, 18:12