Pas d'accord sur les SALA, les systèmes d'armes létales autonomes Pas d'accord sur les SALA, les systèmes d'armes létales autonomes 

L’ONU ne trouve aucun accord sur les armes autonomes

Lors de la réunion qui s'est tenue à Genève du 13 au 17 décembre, aucun accord n'a été trouvé sur une législation établissant la primauté du contrôle humain, et non de l'intelligence artificielle, dans l'utilisation des systèmes d’armes létales autonomes.

Amedeo Lomonaco - Cité du Vatican

La sixième conférence d'examen de la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques s'est terminée sans accord. L'un des objectifs de la réunion était de reconnaître la nécessité d'élaborer des normes et des directives morales pour assurer un contrôle humain de l'utilisation des armes autonomes létales. Elle avait également l'ambition d'entamer des négociations sur un instrument juridiquement contraignant. Au lieu de cela, la conférence s'est terminée par l'instruction d'«examiner les propositions», d'élaborer des mesures possibles «en tenant compte des protocoles existants», et de tout reporter à de nouvelles discussions en 2022.

Tout doit être mis en œuvre pour un désarmement complet

Les systèmes d'armes, en particulier les systèmes autonomes, soulèvent des questions morales et éthiques. Selon le Saint-Siège, «il est impératif de garantir un contrôle humain adéquat, significatif et cohérent», car seuls les êtres humains «sont capables de voir les résultats de leurs actions et de comprendre les liens entre les causes et les effets». Lors de la réunion de Genève, le Saint-Siège a également réitéré la nécessité de déployer tous les efforts «en vue d'un désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace». Dans son discours à la conférence en Suisse, Mgr John D. Putzer, chargé d'affaires ad interim à la Mission permanente d'observation du Saint-Siège auprès de l'ONU à Genève, a également indiqué une priorité: celle de «poursuivre la codification et le développement progressif des règles de droit international applicables dans les conflits armés».

Un plan ambitieux pour les nouvelles règles est nécessaire

La sixième conférence d'examen de la Convention sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes classiques n'a pas abouti à un consensus, mais elle a été l'occasion de débats et de discussions. Les États ont convenu de poursuivre les travaux sur les technologies émergentes dans le domaine des systèmes d'armes autonomes létaux pendant une année supplémentaire. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a demandé aux pays de présenter un «plan ambitieux» sur les nouvelles règles. L'Autriche et la Nouvelle-Zélande ont notamment proposé la création d'une nouvelle loi internationale pour réglementer les armes autonomes. De nombreux pays se sont déclarés déçus qu'aucun accord n'ait été trouvé lors de la conférence de Genève. «Au rythme actuel, le développement technologique risque de dépasser nos délibérations», a déclaré l'ambassadeur suisse près de l'ONU de Genève, Felix Baumann.

Déception des ONG face à l'absence d'accord

Le regret des organisations non gouvernementales impliquées sur ce front est grand. Elles ont exhorté les négociateurs à commencer à travailler sur un traité international visant à établir de nouvelles règles juridiquement contraignantes. «C'est une véritable occasion manquée», a déclaré Neil Davison, conseiller scientifique du Comité international de la Croix-Rouge.

La coalition "Stop Killer Robots" a exprimé sa déception, déclarant que quelques États, notamment les États-Unis et la Russie, avaient empêché la majorité des pays de saisir «une opportunité historique», mais a également réaffirmé qu'elle continuerait à œuvrer pour garantir un monde dans lequel la technologie est développée et utilisée pour promouvoir la paix.

 

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18 décembre 2021, 14:09