Le cheikh al-Thani, chef de la diplomatie qatarie, recevant son homologue italien Luigi di Maio le 5 septembre dernier. Le cheikh al-Thani, chef de la diplomatie qatarie, recevant son homologue italien Luigi di Maio le 5 septembre dernier.  

Afghanistan: la revanche de la diplomatie qatarie

La crise afghane a replacé l'émirat du Golfe au centre de la géopolitique internationale. Un retour au premier plan pour Doha après avoir été mis au ban par ses rivaux régionaux que sont l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican

Le chef de la diplomatie américaine Antony Bliken s'est rendu au Qatar ce lundi 6 septembre. Une étape qui devrait permetrre au Secrétaire d'État américain de remercier ses alliés régionaux dans la crise afghane. Ces dernières semaines, le Qatar est devenu en effet une plaque tournante du pont aérien organisé par les Occidentaux, États-Unis en tête, pour évacuer les Afghans fuyant le régime des talibans. Pas moins de 55 000 personnes ont transité à ce jour par l'émirat gazier où les Américains possèdent une importante base militaire. 

L'actualité afghane a rappelé combien le Qatar était revenu sur le devant de la scène internationale. C’est dans ce petit pays que plusieurs pays occidentaux, à commencer par les États-Unis ou la Grande-Bretagne ont décidé de redéployer leurs ambassades en Afghanistan au lendemain de la chute de Kaboul. 

Un «soft power efficace»

Mais c’est aussi au Qatar que les négociations avec les talibans se sont ouvertes il y a plusieurs années entre Washington et le mouvement islamiste. Les Qataris ont commencé à discuter avec les talibans dès 2013, à la demande du président américain Barack Obama. Ils ont ensuite accueilli les négociations conclues en 2020 entre les États-Unis de Donald Trump et les talibans. Aujourd’hui Doha est en position de force. Le mouvement taliban lui a d’ailleurs demandé de superviser la protection de l’aéroport de Kaboul, aux côtés de la Turquie.

Ce retour en grâce sonne comme une revanche pour Doha qui a choisi de ne couper les ponts avec aucun interlocuteur, contrairement à ses rivaux régionaux que sont l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis. Avec ses ressources économiques importantes et sa chaîne de télévision mondiale Al Jazeera, les Qataris possèdent par ailleurs un "soft power" précieux pour la diplomatie internationale. 

Retour sur la singularité de cette diplomatie qatarie avec Agnès Levallois, vice-présidente de l''IREMMO (l’Institut de Recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient)

Entretien avec Agnès Levallois, vice présidente de l'Iremmo

 

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06 septembre 2021, 15:59