Les fresques célestes de Giotto à Padoue entrent au patrimoine de l’humanité

Les fresques du maître florentin de la pré-Renaissance Giotto di Bondone (vers 1266-1337) peintes à Padoue (Vénétie, Italie) ont été, entre autres, inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, le 24 juillet 2021. Les fresques peintes dans la chapelle des Scrovegni ont ainsi été honorées, étant considérées par l’institution comme «ayant marqué le début évolution révolutionnaire dans l’histoire de la peinture murale».

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Tout le cycle pictural du XIVème siècle présent dans la ville historique fortifiée de Padoue appartient désormais au patrimoine de l’humanité établi par l’Unesco. Non seulement les fresques de la chapelle gothique des Scrovegni, autrement connue sous le nom d’église de l’Arena de Padoue, mais aussi celles du palais de la Raison de Padoue -Palazzo della Ragione, ancien siège de l'administration et des tribunaux de la ville-, de la basilique saint-Antoine et cinq autres édifices, religieux et séculiers, abritant des cycles de fresques peints entre 1302 et 1397 par Giotto et plusieurs artistes pour différents commanditaires. Un patrimoine artistique perçu comme l’un des tournants de l’histoire de l’art occidental.

53 fresques, 855 jours

La chapelle des Scrovegni et ses 53 fresques représentent le chef d’œuvre de Giotto. Il a probablement autour de quarante ans quand il commence ce cycle iconographique commandé par le banquier padouan Enrico Scrovegni. 855 jours furent nécessaires au peintre florentin pour couvrir de fresques les 1 000 mètres carrés d’espace.

Pour le cycle de peintures fut utilisée la technique de la fresque et les tonalités des œuvres, comme le célèbre bleu profond dit «bleu Giotto», contrastant avec l’or, ont été obtenues pas Giotto en utilisant des pigments de couleurs qui arrivaient à Venise depuis plusieurs endroits du bassin méditerranéen. 

 

Bien que plusieurs peintures s’inspirent d’épisodes du Nouveau et de l'Ancien Testament, parmi les représentations se distingue le "Jugement dernier" qui recouvre une entière façade de la chapelle, figurant le Christ juge et roi parmi les apôtres avec, en-dessous les forces du Mal enserrant et capturant les pécheurs.

La joie de l'Église de Padoue 

L'évêque de Padoue, Mgr Claudio Cipolla, s’est réjoui de cette entrée au patrimoine de l’Unesco, relevant dans la revue du diocèse l’entrelacement des dimensions spirituelle et temporelle dans les fresques giottiennes: «Le fait d'être "patrimoine" indique non seulement la préciosité du bien, mais aussi son caractère générateur d'autres biens pour aujourd'hui et pour l'avenir, quelque chose à protéger, à sauvegarder et à transmettre. Ce sont des atouts qui apportent du prestige à la ville, mais aussi du crédit à son histoire et à sa culture, si riches en témoignages de foi. Tous les sites qui font partie du circuit Padua Urbs picta racontent l'histoire de Padoue au XIVe siècle, où la vie et la foi, le concret et la spiritualité, les contextes civils et religieux sont fortement imbriqués. Si nous pensons au Baptistère, avec son splendide cycle de fresques de Giusto de Menabuoi, nous sommes confrontés à toute l'histoire du Salut, un joyau artistique qui reste ouvert au culte pour vivre en particulier le sacrement du Baptême».

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28 juillet 2021, 13:10