Des migrants près de Kapciamiestis, ville lituanienne à la frontière du Bélarus, le 18 juillet 2021. Des migrants près de Kapciamiestis, ville lituanienne à la frontière du Bélarus, le 18 juillet 2021.  

Nouvelle route migratoire à la frontière entre la Lituanie et le Bélarus

Ces dernières semaines, la Lituanie a connu un afflux croissant de migrants et de demandeurs d'asile originaires du Moyen-Orient et d'Afrique entrés dans le pays par la frontière avec le Bélarus. Selon les données de la Croix-Rouge lituanienne, au cours des six premiers mois de l'année, environ 600 migrants ont ainsi franchi illégalement la frontière entre la Lituanie et le Bélarus.

400 entrées, dont plus de 80 mineurs, au mois de juin 2021. Selon la Croix-Rouge, 40% d'entre elles étaient des personnes vulnérables: femmes avec enfants, femmes enceintes, mineurs non accompagnés et personnes handicapées. Face à l'urgence, un certain nombre d'organisations non gouvernementales, dont Caritas, les Chevaliers de Malte et les Scouts, ont uni leurs forces début juillet pour «veiller à ce que l'accueil et la gestion de la détérioration de la situation soient conformes aux principes humanitaires et répondent aux besoins fondamentaux des migrants», peut-on lire dans la déclaration commune de ces ONG.

L'aide européenne aux frontières

Aujourd'hui, cependant, à la suite d'une demande d'assistance de la Lituanie, la Commission européenne a activé le mécanisme européen de protection civile pour envoyer de l'aide au pays balte. Douze États de l'UE ont déjà proposé du matériel. «La frontière lituanienne est une frontière extérieure de l'UE», a souligné Janez Lenarčič, commissaire européen chargé de la gestion des crises. En fait, d'autres agences européennes telles que le Bureau européen d'appui en matière d'asile et Frontex, qui déploie du personnel et des équipements pour protéger la frontière extérieure de l'UE ainsi que pour collecter des informations avec Europol sur les réseaux criminels impliqués, ont également pris des mesures.

Frictions entre Minsk et Vilnius

L’augmentation du nombre de migrants met la Lituanie, un pays de 2,8 millions d’habitants, en difficulté pour héberger les nouveaux arrivants, Vilnius n’ayant jusqu’à présent renvoyé aucun d’entre eux malgré le rejet de toutes leurs demandes d’asile.

Le gouvernement lituanien, qui s’oppose au président bélarusse Alexandre Loukachenko, a indiqué qu’il soupçonnait les autorités bélarusses de laisser les migrants passer la frontière. Les relations entre Vilnius et Minsk sont en effet au plus bas, le petit pays balte étant devenu un lieu stratégique pour l'opposition bélarusse, après une élection présidentielle contestée dans ce pays.

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24 juillet 2021, 11:28