Emeutes à Rangoun, le 16 mars 2021. Emeutes à Rangoun, le 16 mars 2021. 

La Birmanie s'enfonce dans le chaos

Un mois et demi après le coup d’Etat du 1er février dernier, la peur règne en Birmanie. Plus de 180 civils ont été tués par les forces de sécurité au cours de la répression, d'après l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). L'armée, sourde aux appels internationaux, semble plus déterminée que jamais à réprimer la contestation.

Ce mardi 16 mars était surtout un jour de deuil pour les familles de nombreuses victimes de la répression, dont les obsèques ont été célébrées aujourd’hui, dans une ambiance de peur et d’exode pour de nombreux habitants de Rangoun. Certains habitants de la capitale économique de ce pays d'Asie du sud-est ont regagné leur campagne natale pour se mettre à l’abri et échapper au climat de terreur qui règne notamment depuis dimanche, quand des dizaines de manifestants ont été abattus par les forces de sécurité, en représailles à l’incendie de plusieurs usines chinoises.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé, par l'intermédiaire de son porte-parole Stéphane Dujarric, un «bain de sang». Il a aussi appelé la communauté internationale «y compris les acteurs régionaux, à se rassembler en solidarité avec le peuple birman et ses aspirations démocratiques».

«Des centaines de personnes qui ont été illégalement détenues sont toujours portées disparues, sans que cela soit reconnu par les autorités militaires, ce qui équivaut à des disparitions forcées», a pour sa part déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, qui estime que plus de 2084 personnes toujours «détenues de manière arbitraire». Dimanche, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, avait demandé à mettre fin aux effusions de sans et à «libérer les innocents». Il sont «notre propre peuple», avait-il martelé.

Le soutien de l'Église catholique de Corée du Sud

Dans une lettre adressée au cardinal Bo, le cardinal-archevêque de Séoul, en Corée du Sud, a dénoncé l’usage de la violence par les militaires birmans. Il a exprimé son «fort soutien» aux manifestants et à leur «aspiration pour la démocratie».

Par l'intermédiaire de la nonciature apostolique, le cardinal Andrew Yeom Soo-jung a également fait parvenir une aide de 50 000 dollars pour les services d’urgence.

Ce soutien sud-coréen au peuple birman s’intègre dans la tradition du soutien des catholiques sud-coréens au combat pour la démocratie. L’Église catholique en Corée du Sud a une longue histoire d’engagement dans la vie politique et sociale, elle fut en effet motrice lors du mouvement de contestation qui mit fin au régime militaire dans les années 1980. Le développement du catholicisme dans le pays  à la fin du XXe siècle fut en grande partie lié à cet engagement reconnu et apprécié par la population.

(Avec AFP)

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16 mars 2021, 16:31