Un barrage de police près de Niamey, la capitale du Niger, en juin 2019. Un barrage de police près de Niamey, la capitale du Niger, en juin 2019. 

De nombreuses victimes dans une attaque à l’ouest du Niger

L’année commence douloureusement dans ce pays du Sahel déstabilisé par les groupes djihadistes.

De «nombreuses» personnes ont été tuées samedi par des hommes armés à Tchomo-Bangou, un village de la région de Tillabéri, dans l'ouest du Niger, ont indiqué à l'AFP des autorités locales et des habitants, le jour de la proclamation des résultats de la présidentielle. Selon différentes agences de presse, il y aurait entre 70 et 80 morts, mais aucun bilan précis et définitif n'a encore été établi. L'AFP évoque même une centaine de morts.

Cette attaque s'est produite vers midi heure locale. C'est la première de l'année 2021 mais elle fait suite à d'autres attaques récentes. Le 21 décembre, à six jours de la présidentielle, sept soldats nigériens avaient été tués dans une embuscade dans la même région.

Selon un journaliste local interrogé par l’AFP, l'attaque de Tchomo-Bangou est survenue dans les environs de Tongo Tongo où quatre soldats américains des forces spéciales et cinq militaires nigériens avaient été tués en octobre 2017 dans une embuscade. Cette attaque avait été revendiquée par le groupe État islamique dans le Grand Sahara.

Un contexte d’insécurité grandissante

L'attaque de Tchomo-Bangou intervient alors que les résultats du premier tour de l'élection présidentielle du 27 décembre sont tombés, donnant largement en tête (39,33%) le candidat du parti au pouvoir Mohamed Bazoum, ancien ministre de l'Intérieur qui a promis de renforcer la lutte contre les groupes djihadistes.

Depuis plusieurs années, le Niger est en proie à des attaques jihadistes dans ses parties Ouest et Sud-Est, qui ont fait des centaines de morts, de même que le Mali et le Burkina Faso voisin. La région de Tillabéri est située dans la zone "des trois frontières" Niger-Mali-Burkina, souvent frappée par les groupes djihadistes. En mai 2020, vingt personnes, dont des enfants, avaient été tués dans deux villages se trouvant dans cette région.

Le 12 décembre dernier, au moins 34 villageois ont été tués et une centaine blessés à Toumour dans la région de Diffa (sud-est), proche du Nigeria, par des hommes du groupe jihadiste Boko Haram, selon les autorités.

Lors de la bénédiction Urbi et Orbi du 25 décembre, le Pape avait demandé au Seigneur de poser son regard sur l’Afrique, pour soulager les souffrances des populations «du Burkina Faso, du Mali et du Niger».

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03 janvier 2021, 14:51