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La peine de mort abolie au Kazakhstan

Après un moratoire sur les exécutions en vigueur depuis près de 20 ans, l’ancienne république soviétique a aboli la peine capitale ce samedi 2 janvier. Dans le monde, la peine de mort dénoncée par l’Église, a reculé pour la 5e année consécutive en 2020.

Vatican News avec AFP

Le chef de l’État du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a signé la ratification du deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, un document ratifié l’an passé par le Parlement qui oblige ses signataires à abolir la peine de mort à l’intérieur des frontières du pays d’Asie centrale.

Malgré une suspension des exécutions en 2003, la justice continuait a condamné à mort les personnes reconnues coupables de crimes exceptionnels, tel que ceux relevant du terrorisme.

Ce samedi, les sentences condamnant à la peine capitale sont converties en peine de prison à perpétuité.

En ex-URSS, seul le Bélarus continue d'appliquer régulièrement la peine de mort. La Russie l'a abolie de facto, sans l'interdire explicitement.

La peine capitale recule

Selon des chiffres de la communauté de San’t Egidio, 142 pays n’ont plus recours à la peine de mort, 56 la maintiennent dans les textes, mais seulement 20 pays l’ont mise en application l’an dernier par pendaison, fusillade, décapitation, lapidation ou injection. Le nombre d’exécution a cependant globalement baissé en 2020, pour la cinquième année consécutive. Un exemple, aux États-Unis, bien que l’administration Trump ait relancé les exécutions fédérales suspendues depuis 17 ans, au total, 15 personnes ont été exécutées, ce qui reste le chiffre le plus bas depuis 25 ans.

Le 16 décembre dernier, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté lors d’une session plénière une résolution relative à l'instauration d'un moratoire sur les exécutions dans l’espoir d'abolir totalement la peine de mort. 123 États se sont prononcés en faveur de cette proposition dont Djibouti, la Jordanie, le Liban et la Corée du Sud, qui soutiennent une telle proposition pour la première fois.

La République démocratique du Congo, la Guinée ou les Philippines ont également apporté leur soutien au texte après avoir voté contre la résolution précédente en 2018. Quant au Yémen et au Zimbabwe, ils sont passés de l’opposition à l’abstention.

Chaque vie est sacrée

«La certitude que chaque vie est sacrée et que la dignité humaine doit être cultivée sans exceptions m’a poussé, depuis le début de mon ministère, à travailler à différents niveaux pour l’abolition universelle de la peine de mort», expliquait le Pape en décembre 2018 devant les membres de la Commission internationale contre la peine de mort.

Conformément au souhait exprimé par le Pape, la congrégation pour la Doctrine de la Foi avait d’ailleurs procédé, le 2 août 2018, à la modification de l’article 2267 du Catéchisme de l’Église catholique, qui stipule désormais le rejet total de cette pratique jugée contraire à la dignité humaine.

Le Pape va cela dit plus loin, considérant la peine de prison à perpétuité comme «une forme de peine de mort cachée», car elles excluent toute possibilité de rédemption.

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02 janvier 2021, 15:41