Une manifestation contre le président Jovenel Moïse, le 9 juin 2019 à Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Image d'illustration. Une manifestation contre le président Jovenel Moïse, le 9 juin 2019 à Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Image d'illustration.  

Une religieuse enlevée à Haïti, les ravisseurs réclament une rançon

Dans la soirée du vendredi 8 janvier, une petite sœur de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus a été enlevée dans sa résidence à Brochette 99, commune de Carrefour en Haïti, par des inconnus, selon le communiqué de Mgr Pierre-André Dumas, évêque de Anse-à-Veau et Miragoâne

Marine Henriot - Cité du Vatican

L’enlèvement a eu lieu vers 9 heures vendredi soir, détaille Gilbert Peltrop, secrétaire général de la Conférence Haïtienne des Religieux (CHR). Soeur Dachoune Sévère a été capturée par des individus lourdement armés, rapportent les médias locaux, tandis qu’elle se trouvait dans sa chambre dans la résidence des Petites Soeurs de sainte Thérèse.

Le secrétaire général de la CHR a confié au site d’information local Vant Bèf Info (VBI) que les ravisseurs réclamaient une rançon de 250 000 dollars américains en échange de sa libération, accordant un délai de trois jours à la conférence des évêques pour trouver la somme. Gilbert Peltrop souhaite mettre en place une chaîne de prière, «jusqu’à sa libération et celle de tous ceux et celles qui sont kidnappés, mais aussi pour la libération de notre chère Haïti».

«Que ces horribles actes inhumains s'arrêtent sur la terre d'Haïti qui fut la première dans le monde à avoir mis mis fin à l'esclavage et aux trafics humains. Prions pour que le Seigneur Dieu touche l'humanité de ses ravisseurs et les conduise à la compassion et à l'empathie!», déclare de son côté Mgr Pierre-André Dumas, dans un communiqué délivré à l’issue du rapt. 

Recrudescence des enlèvements

Depuis l’automne, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon qui touchent indistinctement les habitants les plus riches et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté. Cela fait plusieurs longs mois que l’insécurité est grandissante sur l'île, et les manifestations contre le pouvoir se multiplient. «La Conférence épiscopale haïtienne continue de jouer son rôle de sentinelle, en faisant des mises en garde, en rappelant l’urgence d’une transformation en profondeur des mentalités, des structures, de la manière de gouverner et de faire de la politique», nous déclarait en novembre 2020, Mgr Launay Saturné, archevêque de Cap-Haïtien et président de la Conférence épiscopale haïtienne, à propos du marasme politique et social que traverse son pays. 

Jeudi 7 janvier, le conseil électoral provisoire d'Haïti, nommé unilatéralement par le très critiqué président Jovenel Moïse, a annoncé la tenue, d'ici la fin de l'année, d'un référendum constitutionnel et de scrutins présidentiel, législatifs et locaux alors que l'insécurité liée aux gangs gangrène le pays. 

Le référendum doit être organisé le 25 avril. Selon les autorités, les élections présidentielle et législatives doivent suivre et se tenir fin septembre 2021, en même temps que les élections locales. Des scrutins qui auraient dû se tenir en 2018, mais n’ont pas eu lieu, laissant le président sans contre-pouvoir, depuis la fin du mandat des parlementaires en janvier 2020. Depuis, Jovenel Moïse gouverne par décret. Cependant, la mainmise des gangs armés dans de nombreux territoires représente une menace à la bonne tenue des élections. 

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10 janvier 2021, 11:30