Cérémonie aux flambeaux en hommage aux victimes de l'explosion du 4 août à Beyrouth. Cérémonie aux flambeaux en hommage aux victimes de l'explosion du 4 août à Beyrouth. 

Le message du Pape, une source de consolation pour le peuple libanais

La lettre du Pape François, diffusée à quelques heures de Noël, apporte un réconfort à une population épuisée par les épreuves de ces derniers mois, mais qui garde une foi profonde.

Cyprien Viet et Marie Duhamel – Cité du Vatican

«La Providence n’abandonnera jamais le pays du Cèdre.» En cette veille de Noël, le Saint-Père a pris la plume pour encourager le peuple libanais à demeurer confiant, malgré la gravité des peines qu’il rencontre, malgré la souffrance et l’angoisse qui étouffent l’esprit d’entreprise et rendent l’avenir incertain et inquiétant.

Cette année 2020, marquée à la fois par l’effondrement du système financier, la paralysie politique et institutionnelle, la pandémie de coronavirus et l’explosion du 4 août qui a dévasté Beyrouth, a été traumatisante pour la population libanaise. Mais dans sa lettre, le Pape François, qui confirme son intention de visiter prochainement le Pays du Cèdre, invite notamment les jeunes Libanais à puiser dans les racines multimillénaires de cette terre bénie.

Un message d’espérance pour reconstruire le pays

Ce message résonne dans le cœur de Carlos Moawad, un jeune père de famille libanais qui remarque que le Pape a vraiment «exprimé son amour pour le Liban» Son pays avait besoin d’un message d’espérance, car il y a beaucoup d’espoirs perdus. «L’État est en faillite», s’inquiète Carlos Moawad, qui remarque que plus de la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté.

«Tout est noir pour nous, mais on essaye de résister, de vivre à contre-courant. Cela découle de notre foi et de notre expérience spirituelle avec le Ressuscité, qui nous nous a jamais quittés. Tout le monde pense à l’émigration». Mais l’Église embrasse la population, elle est le seul espoir en leur apportant une assistance matérielle, morale et spirituelle.

Garder le sens de la joie et de la reconnaissance

La solidarité et la fraternité demeurent fortes dans la population, où le sens de l’entraide compense les défaillances de l’État. La vie en famille est un pilier de la vie, un lieu fondamental de transmission de la foi et donc de résistance à la tentation du désespoir et de la colère.

«La joie doit rester dans les cœurs, la joie de Jésus», insiste Carlos Moawad, qui malgré l’absence de décoration extérieure dans les rues cette année, tient à diffuser la joie de Noël dans sa famille, avec son épouse et ses enfants. «Chaque jour, nous chantons des chants de Noël, nous dansons ensemble, nous jouons ensemble, et aussi nous prions ensemble devant la crèche. Chacun exprime ses idées, ses sentiments, ses envies. Et on exprime aussi notre reconnaissance. Ma femme et moi, nous apprenons à nos enfants à être reconnaissants. Le mode de vie a changé, mais on essaie de garder l’esprit de Noël et de résister», explique ce père de famille.

Entretien avec Carlos Moawad

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24 décembre 2020, 17:53