Sofia, capitale de la Bulgarie, recouverte par un nuage de pollution en novembre 2020. Sofia, capitale de la Bulgarie, recouverte par un nuage de pollution en novembre 2020. 

Cinq ans après l’Accord de Paris, de grandes espérances climatiques déçues

L’Accord de Paris fête ses cinq ans ce samedi 12 décembre. Pour marquer cet anniversaire, un sommet virtuel ouvert par le Premier ministre britannique Boris Johnson a lieu pour relancer les efforts climatiques; notamment en vue de la Cop 26 de 2021 en Écosse.

Il y a cinq ans l’Accord de Paris était signé à l’issue de la Cop 21. 195 pays s’engageaient après 13 jours de négociations à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degrés, jusqu’à la fin du siècle. Mais cinq ans après, l'enthousiasme est retombé. Les signataires de l'accord de Paris devaient soumettre d'ici fin 2020 une révision de leurs engagements. Mais seulement une vingtaine de pays, représentant moins de 5% des émissions mondiales, l'ont fait.

Des émissions de Co2 non réduites à la source

Par ailleurs, ces cinq dernières années la production des émissions de CO2 est restée en hausse. «La Cop 21 n’aura ainsi pas été le déclic nécessaire», estime Manon Castagné, chargée de la souveraineté alimentaire et du climat au sein du CCFD Terre Solidaire, évoquant plutôt qu’une prise de conscience, «une avalanche de fausses solutions». Elle dénonce notamment le fait que certains États et multinationales mettent l’emphase sur des mécanismes de compensation carbone, «pour s’octroyer des droits à polluer, et par-là ne pas réduire à la source leurs émissions».  Or, «sans changement, le monde se réchauffera de 3 degrés», assure Manon Castagné.

Tendre vers l’agro-écologie

Les modèles agricoles sont également questionnés. Les pratiques agricoles mises en place demeurent également éloignées du modèle agro-écologique à mettre en œuvre, et «versent plus dans l’industrialisation et la productivité qu’autre chose», déplore la chargée de mission au CCFD-Terre Solidaire.  

Entretien avec Manon Castagné, du CCFD-Terre Solidaire

Avant le sommet de ce samedi toutefois, plusieurs États ont annoncé des plans ambitieux pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Vendredi, les 27 pays de l'UE se sont entendus pour réduire leurs émissions d'au moins 55% d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre -40% précédemment, afin d'atteindre en 2050 la neutralité carbone.

La Chine, plus grand pollueur au monde, a aussi récemment annoncé son intention d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060, tandis que le président élu Joe Biden s'est engagé à ce que les États-Unis atteignent cet objectif d'ici 2050.

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12 décembre 2020, 15:21