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Les soutiens d'un candidat à l'élection parlementaire se rassemblent dans l'État de Carabobo, le 17 novembre 2020 Les soutiens d'un candidat à l'élection parlementaire se rassemblent dans l'État de Carabobo, le 17 novembre 2020 

Scrutin au Venezuela: un test pour Juan Guaido

Dimanche 6 décembre, les électeurs vénézuéliens sont invités à voter lors des élections législatives. Deux franges de l’opposition, celle de Juan Guaido et de Henrique Capriles, refusent de participer à ce vote et lancent à la place une grande consultation populaire.

Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican 

C’est un scrutin hors du commun qui va se dérouler dimanche 6 décembre au Venezuela, au moment où le pays est traversé par une crise protéiforme.  Crise politique tout d’abord, depuis de nombreuses années: lors d’une élection contestée, Nicolas Maduro a été réélu président en 2018 mais en janvier 2019, le président du parlement Juan Guaido, s’est autoproclamé «président en exercice» du Venezuela, avant d’obtenir la reconnaissance de nombreuses puissances étrangères. 

Une consultation populaire organisée en parallèle

Deux visages et deux assemblées pour un seul pays, traversé également par une crise économique et sociale: en 2019 l’inflation frôlait les 10 000% au Venezuela. Près de 5 millions de personnes ont fui leur pays ces dernières années, et cela avant la crise sanitaire, qui a fait empirer la situation.

C’est donc dans ce contexte électrique que se déroulent les élections législatives de dimanche prochain. Un scrutin boycotté par une partie de l’opposition qui organise à la place une grande consultation populaire. Les 5 et 12 décembre, deux questions seront posées aux Vénézuéliens dans le pays et à l’étranger: «Refusez-vous le scrutin du 6 décembre ou de toute autre date [...] tant que des élections présidentielles libres, justes et vérifiables [...] n’auront pas été garanties?» et «Demandez-vous à la communauté internationale de rejeter les résultats de l’élection?».

«C’est un test pour Juan Guaido: stop ou encore?», résume Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégique), spécialiste de l’Amérique Latine. En effet, en perte de souffle auprès de la population vénézuélienne, Juan Guaido espère tirer de cette consultation populaire une nouvelle légitimité. L’occasion également pour le leader de l’opposition de faire un appel du pied à Washington, tandis que se met en place la nouvelle administration américaine. 

Entretien avec Christophe Ventura

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30 novembre 2020, 11:13