Un véhicule de la Minusca dans les rues de Bangui, le 7 janvier 2020. Un véhicule de la Minusca dans les rues de Bangui, le 7 janvier 2020. 

Présidentielle en Centrafrique : peu d’attentes de la population

Ils sont 22 candidats à se lancer dans la course à la présidentielle en Centrafrique. Le scrutin se tiendra le 27 décembre, en même temps que les élections législatives. Mais sur place le climat est tendu, tant au niveau politique que sécuritaire. Épuisée par des années de violences et de clientélisme, la population espère juste que la situation n'empirera pas. Analyse.

Entretien réalisé par Marine Henriot - Cité du Vatican 

Le scrutin de décembre se déroulera dans un pays contrôlé aux deux tiers par des groupes armés ; un pays qui reste ravagé par la guerre depuis qu'une coalition de rebelles à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime de François Bozizé en 2013. La Centrafrique a connu de terribles violences communautaires entre les forces de la Séléka et des milices "anti-balaka", majoritairement chrétiennes et animistes.

Sur place, quelques semaines avant les élections, la population a finalement peu d’attentes. Elle «espère au moins que le scrutin ne donne pas lieu à des violences et à situation pire que celle actuelle», explique Hans de Marie, spécialiste de la Centrafrique pour International Crisis Group. 

Absence de renouvellement dans la classe politique

Parmi les candidats déclarés figurent notamment le chef de l'État sortant, Faustin Archange Touadéra élu en 2016 et qui brigue un second mandat, ainsi que son principal opposant, l'ancien président François Bozizé. 

Sous le coup de sanctions de l'ONU pour son rôle présumé dans la crise de 2013-2014, François Bozizé est rentré à Bangui en catimini, après sept années d'exil, en décembre 2019, où il avait fait sa première apparition publique. Son entourage entretient le flou sur sa date exacte d'arrivée dans le pays, or le code électoral exige que chaque candidat justifie une année de résidence complète dans le pays au moment du dépôt de leur candidature.

D'autres ténors de la vie politique centrafricaine, comme Anicet-Georges Dologuélé, Martin Ziguélé, Karim Meckassoua, Nicolas Tiangaye, et Catherine Samba Panza, présidente de transition entre 2014 et 2016, ont également déposé leur dossier de candidature. 

Quel est le climat à l'aune de cette élection présidentielle ? Quelles sont les attentes de la population et comment est perçue la candidature de François Bozizé ? Le Décryptage de Hans de Marie, spécialiste de la Centrafrique pour International Crisis Group

Entretien avec Hans de Marie

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

16 novembre 2020, 13:36