Casque bleu de la Minusca, à Baboua, RCA Casque bleu de la Minusca, à Baboua, RCA 

Mgr Caccia à la RCA : faites taire les armes !

En République centrafricaine, «le temps est venu de faire taire les armes» et de «faire de réels progrès en termes de développement intégral», a déclaré l'archevêque Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l'ONU, lors d'une intervention le 1er octobre, à New York, lors d'une réunion au niveau ministériel sur la situation centrafricaine.

Vatican News

Il est nécessaire, a dit le représentant du Saint-Siège, «d'aider tous ceux qui font un usage injuste des armes pour déposer ces instruments de mort». «Le soutien et le financement du flux illicite d'armes et de groupes qui ne sont pas attachés à l'unité et au bien du pays doivent cesser», a-t-il ajouté, exhortant tous les citoyens du pays africain «de toutes les classes sociales, indépendamment de leur origine ethnique, de leur appartenance religieuse ou de leurs convictions politiques» à promouvoir un développement intégral. La nation se trouve en effet à un moment historique important : des élections législatives et présidentielle sont prévues en décembre. Le Saint-Siège espère qu'elle seront «pacifiques», car le moment est venu pour la population de «commencer à écrire ensemble un nouveau chapitre de l'histoire du pays».

Le dialogue est primordial

En effet, malgré l'accord de paix signé à Bangui en février 2019 entre le gouvernement national et les groupes armés, «des tensions et des affrontements violents» persistent en Centrafrique, à tel point qu'il y a encore beaucoup de «personnes déplacées en masse et de grands besoins humanitaires». Pour cette raison, Mgr Caccia a encouragé «le dialogue entre les parties, dans l'esprit de l'accord, afin d'encourager une plus grande adhésion aux engagements pris». En particulier, l'observateur permanent a demandé que l'impact de la pandémie de Covid-19 sur l'ensemble de la société centrafricaine soit également pris en considération. Dans le pays, en effet, le virus a jusqu'à présent enregistré près de 5 000 cas au total. L'observateur permanent a également dénoncé «ceux qui, sur le papier, choisissent l'engagement politique tout en terrorisant en pratique la population d'une manière indigne d'un engagement solennel en faveur de la transparence et de la démocratie».

«De telles actions empêchent le développement nécessaire et fomentent de nouvelles discordes et divisions, a déclaré Mgr Caccia, et ceux qui paient le plus lourd tribut sont les membres les plus pauvres et les plus vulnérables de la population». En effet, les jeunes sont privés d'éducation et «illégalement contraints d'entrer dans des groupes armés, où ils sont victimes de graves violences» ; les hommes et les femmes ne peuvent pas cultiver leurs champs et obtenir ainsi la subsistance nécessaire, car ils sont contraints de «vivre dans la peur à cause des violations massives des droits de l'Homme» ; les «produits de première nécessité» font défaut et même l'aide humanitaire ne parvient parfois pas aux nécessiteux «en raison du mépris de l'État de droit de la part des groupes armés».

L'aide du Saint-Père pour les enfants

À cet égard, Mgr Caccia a rappelé qu'en 2016, par la volonté du Pape François, le Saint-Siège, en étroite collaboration avec l'hôpital du Bambino Gesù à Rome, a apporté une contribution importante «à la qualité du service et de l'assistance fournis au Complexe Pédiatrique de Bangui», améliorant ainsi les conditions de vie des enfants locaux.

Planification, financement de nouvelles installations, formation de pédiatres et promotion du développement de toutes les communautés locales: tels sont les outils mis en place au cours des quatre dernières années. Enfin, l'observateur permanent a fait siennes les paroles du Souverain Pontife, prononcées en 2015 en République centrafricaine, à savoir l'appel «au peuple, à ses dirigeants et à ses partenaires à travailler sans relâche pour l'unité, la dignité humaine et la paix fondée sur la justice».

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02 octobre 2020, 16:53