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Le président bolivien élu, Luis Arce, à l'annonce des résultats, le 18 octobre 2020. Le président bolivien élu, Luis Arce, à l'annonce des résultats, le 18 octobre 2020. 

Le candidat socialiste Luis Arce élu à la présidence de la Bolivie

Un an après la chute d’Evo Morales, la gauche va revenir au pouvoir en Bolivie. L’ancien ministre de l’Économie Luis Arce, considéré comme l’artisan du développement économique de ce pays d’Amérique latine entre 2006 et 2019, a été élu président dès le premier tour du scrutin présidentiel organisé ce dimanche, au terme d’une campagne électorale qui a profondément divisé le pays. Avec 52% des voix selon les sondages sortis des urnes, il devance largement l'ancien président Carlos Mesa, qui plafonne à 31%, et le leader régionaliste Luis Fernando Camacho, à 14%.

Cyprien Viet – Cité du Vatican

Un homme de gauche, mais pas un révolutionnaire: le profil de Luis Arce est celui d’un technocrate, présenté comme l'artisan du «miracle économique bolivien» durant les 13 ans de la précédente gestion socialiste, de 2006 à 2019, qui a vu le PIB de ce pays être multiplié par 4. La pauvreté était passée de 60% à 37% et l’indigence de 38 à 13%, des taux qui restent élevés mais qui traduisent tout de même une tendance positive.

Issu de la classe moyenne, Luis Arce avait notamment étudié en Angleterre avant de travailler pendant 18 ans à la Banque centrale bolivienne. Il connaît donc de longue date les rouages de l’État bolivien. Son expérience politique et administrative n’a pas empêché la présidente par intérim Jeanine Añez et le leader régionaliste Luis Fernando Camacho de l’accuser de n’être «qu’une marionnette du dictateur Evo Morales», en exil en Argentine. Son principal challenger lors de cette élection, l'ancien président de centre-droit Carlos Mesa (2003-2005), l'a quant à lui attaqué sur son bilan économique, estimant que le mérite n'en revenait pas à la gestion socialiste mais à un marché des matières premières florissant, notamment dans les secteurs du gaz, du lithium, du fer et du cuivre.

Luis Arce se veut tout de même rassembleur. Il a promis la création d’un «gouvernement d'union nationale» pour se mettre au chevet de l'économie de la Bolivie, pays de 11 millions d'habitants, durement frappé par la pandémie de coronavirus. Malgré une campagne très âpre, la présidente sortante Jeanine Añez assurera une passation en douceur.  «Je félicite les gagnants et je leur demande de gouverner en pensant à la Bolivie et à la démocratie», a-t-elle écrit sur Twitter peu après les premiers résultats. En raison du report des élections, son intérim aura finalement duré près d’un an, au lieu des trois mois prévus initialement.

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19 octobre 2020, 12:22