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Une frégate de la marine grecque participant à un exercice militaire en mer Méditerranée, le 25 août 2020. Une frégate de la marine grecque participant à un exercice militaire en mer Méditerranée, le 25 août 2020. 

Tensions en Méditerranée orientale: le Pape appelle à un «dialogue constructif»

Sans citer nommément ces deux États, lors de l'Angélus de ce dimanche 30 août, le Pape François s’est inquiété des tensions qui opposent actuellement la Turquie et la Grèce autour des contrôle des gisements de gaz et de pétrole en mer Méditerranée.

«Je suis avec préoccupation les tensions dans la zone de Méditerranée orientale minée par divers foyers d'instabilité», a déclaré le Pape, ajoutant : «J'appelle à un dialogue constructif et au respect de la légalité internationale afin de résoudre les conflits qui menacent la paix des peuples de cette région».

Les tensions qui sont apparues ces dernières semaines en Méditerranée orientale entre la Grèce et la Turquie tournent autour des vastes gisements de pétrole et de gaz découverts il y a une décennie. Les deux pays, dont la rivalité traditionnelle remonte au souvenir de l’Empire ottoman mais qui avaient noué un rapprochement depuis une vingtaine d’années, sont essentiellement en désaccord avec l'interprétation de leurs frontières maritimes territoriales respectives et donc avec le droit d'explorer et d'utiliser les ressources énergétiques.

La complexité du sujet est accrue par les alliances nouées par les États concernés : l'année dernière, la Turquie a signé un accord avec le gouvernement de Tripoli en Libye (qui ne contrôle qu’une partie de ce pays essentiellement désertique), et il y a un mois la Grèce a fait de même avec l'Égypte. Chypre et Israël ont également renforcé leurs liens avec la Grèce afin de limiter les revendications turques.

Une situation qui se dégrade depuis trois semaines

La tension entre Ankara et Athènes a augmenté après le 10 août avec le déploiement du navire de recherche turc Oruc Reis, escorté par des navires militaires. L'Union européenne a averti la Turquie qu'elle pourrait être confrontée à de nouvelles sanctions, notamment des mesures économiques sévères, si des progrès ne sont pas réalisés pour réduire les tensions.

Mercredi, la Turquie a déclaré qu'elle était ouverte à des discussions avec la Grèce sans conditions préalables, bien qu'elle ait annoncé hier de nouvelles manœuvres d'entraînement militaire pour deux semaines supplémentaires. Les pays de l'Union européenne tentent de leur côté d'éviter une escalade de la confrontation. «Il est important de résoudre le différend sur la Méditerranée entre la Grèce et la Turquie, nous ne pouvons pas rester indifférents», a déclaré vendredi dernier la chancelière allemande Angela Merkel.

La France pour sa part apporte un appui militaire direct à la Grèce et les relations franco-turques se sont considérablement tendues ces dernières semaines. Du côté des États-Unis, le président Donald Trump a déclaré que les deux alliés de l'OTAN doivent engager le dialogue. Il a personnellement eu des échanges téléphoniques successifs avec le Premier ministre grec et avec le Président turc afin de les inciter à la désescalade.

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30 août 2020, 12:38