Deux jeunes Libanaises dans une rue dévastée de Beyrouth, le 5 août 2020. Deux jeunes Libanaises dans une rue dévastée de Beyrouth, le 5 août 2020. 

La jeunesse libanaise se mobilise pour nettoyer Beyrouth

Dans les quartiers de la capitale libanaise dévastés par les explosions du 4 août dernier, de nombreux jeunes se rendent disponibles pour nettoyer les rues jonchées de débris et prêter assistance aux personnes vulnérables.

Les images circulent sur les réseaux sociaux depuis une semaine. Le Liban montre un visage d’espérance et de résilience avec ces jeunes prêtant secours aux personnes âgées, balayant les rues ou ramassant les bris de verre pour les confier à des entreprises de recyclage. Alors que l’État ne parvient plus à assurer ses missions essentielles, ces expressions de solidarité spontanée ont mis du baume au cœur aux Libanais, après le traumatisme laissé dans les corps et dans les âmes par la double explosion survenue dans le port de Beyrouth il y a près de 10 jours maintenant, et dont le bilan continue à s’alourdir, avec plus de 170 morts, environ 7 000 blessés, et des dégâts matériels qui sont désormais estimés à 15 milliards de dollars.

Le Liban a toutefois besoin du soutien des réseaux de solidarité internationale pour se relever. L’AED fait partie des organisations mobilisées. «Le soutien des bienfaiteurs de l'Aide à l'Eglise en Détresse dans tout le Liban et ailleurs dans la région est absolument vital pour maintenir la présence chrétienne au Moyen-Orient au milieu des souffrances du conflit, de la violence, des bouleversements et de la tragédie», a déclaré Neville Kyrke-Smith, directeur national britannique de l'organisation caritative.

«Les écoles, les couvents et les paroisses sont ouverts comme centres de refuge et des équipes de jeunes nettoient ce qu'ils peuvent des débris et distribuent les aides les plus urgentes», explique Mgr Toufic Bou-Hadir, directeur de la Commission du Patriarcat maronite pour la jeunesse, qui est impressionné par la réponse des jeunes aux 300 000 familles déplacées. Mgr Bou-Hadir, partenaire du projet de l’AED qui fournit de la nourriture à 5 000 familles touchées par l'explosion, souligne l'épreuve que vivent plusieurs personnes en quête désespérée de nouvelles de leurs proches disparus, traumatisées par les tentatives d'identification des corps gravement défigurés placés dans une morgue improvisée.

Résister à la tentation de quitter le pays

Le directeur de la Commission de la jeunesse du Patriarcat maronite a rapporté que dans le district d'Achrafieh, principalement chrétien et le plus dévasté par l'explosion, le corps d'un maronite de 25 ans nommé Joe, qui est mort avec une croix à la main, a été retrouvé dans les décombres. Le jeune homme, a dit Mgr Bou-Hadir, a résisté à la tentation de quitter son pays à la recherche d'un avenir meilleur, il voulait rester, pour «arroser le cèdre», faisant allusion au symbole national du Liban et à son désir de rester pour contribuer au bien de sa nation. «Maintenant, Joe a arrosé le cèdre de son sang», a ajouté Mgr Bou-Hadir.

«J'ai survécu à 15 ans de guerre civile et pourtant je ne pouvais pas imaginer qu'une chose aussi horrible puisse arriver à notre peuple», a commenté Sœur Hanan Youssef, une religieuse de la congrégation de la Charité de Notre-Dame du Bon-Pasteur. «Plus que jamais, les gens ont besoin d'aide. Nous sommes très reconnaissants des prières et du soutien de nos chers amis pour aider l'Église qui souffre».

Vatican News Service - TC

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13 août 2020, 16:53