Une file d'attente d'électeurs mardi 23 juin à Lilongwe, la capitale du Malawi. Une file d'attente d'électeurs mardi 23 juin à Lilongwe, la capitale du Malawi.  

Le Malawi à nouveau aux urnes pour élire un président

Plus d’un an après l’élection présidentielle annulée par la justice du pays en raison de fraudes massives et qui a suscité une vague de manifestations, le président sortant Peter Mutharika affronte une nouvelle fois le chef de l’opposition, Lazarus Chakwera.

Marine Henriot, avec agences 

Dès l’aube ce mardi 23 juin, les 6,8 millions d'électeurs ont pu se rendre dans les 5 000 bureaux de votes du pays pour rejouer, plus d’un an plus tard, l’élection présidentielle annulée qui a mis le feu aux poudres au Malawi. 

A l’issue de l’élection du 21 mai 2019, la Commission électorale avait proclamé la victoire du candidat sortant au pouvoir depuis 2014, Peter Mutharika. Un résultat contesté par l’opposition, qui dénonçait alors un nombre suspect de fraude dans les bulletins de vote, plongeant le Malawi dans une vague de manifestation, émaillée de violences avec les forces de l’ordre.

En février 2020, la justice malawite a annulé le victoire du président sortant, confirmant des «irrégularités généralisées et systématiques». La nouvelle campagne a opposé les deux mêmes candidats et a ravivé les tensions politiques dans le pays qui souffre déjà grandement de la pauvreté.

L’appel des évêques 

En février dernier, les évêques ont lancé un appel pour la justice, la paix et l'État de droit, demandant qu'une plus grande attention soit accordée aux zones rurales : dans le pays, plus de la moitié des 18 millions d'habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, et près de 2 millions de Malawites sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë, selon les données de la FAO. L'économie dépend largement de l'agriculture, qui emploie 80 % de la population, et le tabac reste la principale production et exportation.

Le sida et la Covid-19

Tandis que ces derniers mois ont été marquées de manifestations de l'opposition, en proie avec les forces de police, la propagation du coronavirus, avec officiellement 600 cas et une dizaine de victimes à l'heure actuelle, suscite une inquiétude croissante dans un pays où le VIH a déjà fait près d'un million d'orphelins : la Conférence épiscopale a appelé à des campagnes de sensibilisation plus précises contre la pandémie et à un plus grand respect des mesures anti-Covid, en demandant un large «soutien social aux pauvres et aux personnes vulnérables».

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23 juin 2020, 10:57