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Devant une épicerie de La Havane, la capitale cubaine, le 10 juin 2020 Devant une épicerie de La Havane, la capitale cubaine, le 10 juin 2020 

Caritas s’inquiète de la dégradation à venir des conditions de vie des Cubains

Le dernier rapport de Caritas Cuba sur la situation actuelle de l’île face à la pandémie de coronavirus fait part d’une «profonde inquiétude pour l'avenir immédiat de la population, dont le niveau de vulnérabilité augmente rapidement».

«L'accès aux médicaments, à la nourriture et aux produits d'hygiène de base était déjà une difficulté systématique pour les Cubains avant l'épidémie ; maintenant, cela devient un défi quotidien d'une grande complexité», avertit l’organisation caritative catholique dans son rapport. Une situation précaire qui pourrait conduire à une nouvelle aggravation de la crise économique et du manque d'approvisionnement dans les prochains mois, estime Caritas, surtout si l'on tient compte du fait que «le monde entier fait état d'une crise et d'une baisse significative du PIB, même dans les nations aux économies plus solides; et aussi parce que Cuba est entrée dans la crise mondiale liée au nouveau coronavirus en pleine crise nationale interne».

Une gestion globale «professionnelle»

Dans son analyse de la situation, l’organisation se réfère aux données fournies par le site officiel Cubadebate, selon lesquelles Cuba a atteint le pic de l'épidémie le 24 avril dernier, avec un nombre cumulé de moins de 1500 personnes positives à la Covid-19 et 51 décès. Le dernier rapport du ministère de la santé publique (MINSAP), publié le 4 juin dernier, dénombre 2119 cas et 83 décès. Selon le magazine U.S. Times, Cuba est l'un des meilleurs pays du continent américain dans la gestion de l'épidémie, aux côtés de l'Uruguay et du Costa Rica. Caritas reconnaît d’ailleurs «la gestion professionnelle que les autorités sanitaires de l'île ont réalisée» pour faire face au coronavirus.

Caritas Cuba explique aussi qu'au cours du mois de mai, le nombre de cas signalés quotidiennement a diminué, sachant que des dépistages quotidiens sont effectués et que près de 2 000 échantillons sont analysés chaque jour. Le rapport indique que selon les experts du secteur (dont le MINSAP et la Société cubaine d'hygiène et d'épidémiologie), Cuba, à l'exception de La Havane, peut être considéré en "état d'endémie", terme utilisé lorsque la maladie est devenue courante sur un territoire ou dans un groupe de population.

Confinement et rationnement

Les autorités cubaines affirment qu'elles ont réussi à «maîtriser la maladie», mais mettent en gardent contre de nouveaux foyers ou une nouvelle vague épidémique à l’automne.  Elles poursuivent donc leurs campagnes visant à maintenir la population alertée et disciplinée; les transports publics sont toujours à l’arrêt, tout comme le système scolaire, et tous les lieux de travail dont la finalité n'est pas d'une importance vitale pour l'économie nationale restent fermés.

Le rapport de Caritas confirme également que l'État cubain continue de distribuer des cartes de rationnement, principalement pour les denrées alimentaires et les articles d'hygiène, et fait état «d'énormes files d'attente qui peuvent commencer dès 24 heures avant l'ouverture des magasins».

Aussi Caritas exhorte-t-elle les Cubains à garder un cœur attentif envers leur prochain et une foi vive, même si les lieux de culte sont pour l’heure fermés. Elle remercie enfin toutes les structures et les personnes, souvent bénévoles, qui soutiennent la population de l’île. «Face à cette situation, nous mettons notre travail entre les mains de Dieu et nous lui demandons de nous aider à aller vers les personnes les plus nécessiteuses, de manière appropriée et opportune», peut-on lire.

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12 juin 2020, 13:37