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Travaux d'extension d'une colonie israélienne dans le Gush Etzion en Cisjordanie occupée Travaux d'extension d'une colonie israélienne dans le Gush Etzion en Cisjordanie occupée 

Annexion de la Cisjordanie : l'inquiétude des Églises chrétiennes de Terre Sainte

Les chefs des Églises de Jérusalem s’inquiètent des projets d’annexion de la Cisjordanie avancés et promus par certaines franges de la droite israélienne. Ils le font savoir dans un communiqué publié ce vendredi 8 mai 2020.

La paralysie du processus de paix israélo-palestinien entraine toute une série d’initiatives unilatérales d’annexion de terres en Cisjordanie par les Israéliens, constatent les évêques et patriarches en guise de préambule.

Ces projets, portés principalement par les milieux de droite israéliens, «soulèvent des questions d’une extrême gravité quant à la faisabilité de tout accord de paix pour mettre fin à ce conflit qui dure depuis des décennies et qui continue de coûter la vie à de nombreux innocents dans le cadre d'un cercle vicieux de tragédie humaine et d'injustice».

C’est avec une inquiétude non dissimulée que les chefs des églises de Terre Sainte considèrent ces projets d’annexion ; ils enjoignent donc l’État d’Israël à s’abstenir de toute action unilatérale qui entrainerait «la perte de tout espoir de succès dans le processus de paix».

Appel à la communauté internationale et à l'OLP

Le communiqué, co-signé par l'archevêque des latins, Mgr Pierbattista Pizzaballa,  se tourne également vers les États-Unis, la Russie, l’Union européenne et les Nations unies et leur demande de répondre à ces plans d’annexion par «une initiative de paix limitée dans le temps et échelonnée conformément au droit international et aux résolutions des Nations Unies sur la question», dans le but d’assurer enfin une paix juste et pérenne dans cette région du monde sacrée pour les trois religions abrahamiques.

Un appel final est lancé à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), «seul représentant légitime du peuple palestinien» pour qu’elle résolve ses différends internes et ceux qu’elle peut avoir avec d’autres factions rivales, «afin de présenter un front unifié consacré à la réalisation de la paix et à la construction d’un État viable fondé sur le pluralisme et les valeurs démocratiques».

Soutien américain à l'annexion

L’annexion de certains pans de la Cisjordanie figure au cœur de l’accord de gouvernement signé début mai entre Benjamin Netanyahu (Likoud, Droite) et Benny Gantz (parti centriste Bleu blanc). De nombreuses chancelleries s’en sont émues, faisant valoir que cette annexion, si elle devait avoir lieu, constituerait une nouvelle violation du Droit international et ne serait pas sans conséquence sur la stabilité de toute la région.

Le seul soutien à ce projet d’annexion provient des États-Unis, allié principal de l’État hébreu. L’administration Trump s’est dite prête à accepter une souveraineté israélienne sur certains territoires de la Cisjordanie, tout en précisant que le plan de paix proposé en janvier par le président américain impliquait aussi la reconnaissance par Israël d’un État palestinien ; une mesure rejetée par une grande partie de la droite israélienne.

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08 mai 2020, 13:03