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Un canal asséché au Zimbabwe, en décembre 2019. Un canal asséché au Zimbabwe, en décembre 2019. 

Au Zimbabwe, la famine pourrait toucher 8 millions de personnes en 2020

La situation humanitaire au Zimbabwe est catastrophique. Depuis l’épisode El Niño, une vague de sécheresse a secoué le pays. L’organisation Caritas appelle à la mobilisation.

Anne-Quitterie Jozeau – Cité du Vatican

À la suite du phénomène naturel El Nino, les pluies en Afrique australe et particulièrement au Zimbabwe sont arrivées plus tard que prévu, ce qui a engendré de graves sécheresses dans l’ensemble du pays.

Appel de Caritas Zimbabwe

S’étant rendue sur le terrain, l’organisation Caritas Zimbabwe a lancé une collecte de fonds, dans le but de récolter plus d’un millions d’euro afin d’aider les populations sur place, souffrant de la faim. Aujourd’hui, ils ont récolté plus de 200 000$.

Le directeur de Caritas Zimbabwe Marius Zigbwi, a expliqué que l’organisation était «témoin d'une forte malnutrition non seulement dans les zones rurales mais aussi dans les zones urbaines». Sur leur site web, diverses informations étayent leur projet : distribution de nourriture, à savoir des «céréales, légumes et huile végétale» et le soutien apporté à quelque 17 000 personnes, pendant 8 mois. La distribution de nourriture, effectuée de manière directe, aura lieu dans les provinces de Chinhoyi, Hwange, Gweru, Gokwe, Bulawayo et Masvingo.

«Les derniers mois du programme de soutien de Caritas se concentreront également sur la formation de la population aux pratiques agricoles durables et à l'utilisation d'engrais organiques» a déclaré Marius Zigbwi.

Des conséquences se faisant déjà ressentir

«Le taux de chômage est de 90% et les enfants abandonnent l'école parce qu'ils manquent de nourriture et que leurs familles ne peuvent pas payer les frais de scolarité» a poursuivi le directeur de Caritas Zimbabwe.

Depuis l’épisode climatique, l’inflation ne cesse de changer, parvenant parfois à plus de 500%. La majorité de la population est sur le point d’avoir un repas par jour. Le taux de sous-alimentation au Zimbabwe, un des plus élevés au monde, oscille entre 49,6 et 59,6%.

La faune sauvage est également affectée: depuis octobre dernier, plus de 200 éléphants ont péri des causes de la sécheresse dans les parcs nationaux. Le rapport 2019 Global Hunger Index a indiqué que l’indice de la faim du pays tenait à la 109ème place sur 117 pays.

L’archevêque de Harare et le président de la Conférence épiscopale du Zimbabwe, Mgr Robert Christopher Ndlovu, invite à soutenir «toutes les personnes qui sont et seront bientôt en difficulté, indépendamment de leur race, de leur culture, de leur sexe et de leur religion».

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09 mars 2020, 16:11