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Des habitants de Praia Nova, une communauté de pêcheurs de la ville de Beira, au Mozambique, le 26 février 2020 Des habitants de Praia Nova, une communauté de pêcheurs de la ville de Beira, au Mozambique, le 26 février 2020 

Un an après le cyclone Idai, le Mozambique sur le long chemin de la reconstruction

Il y a un an, l’Afrique australe essuyait coup sur coup deux cyclones ravageurs, qui ont fait plus d’un millier de morts et des millions de sinistrés. Témoignage de la fondatrice d’une ONG opérant depuis de nombreuses années dans le pays, Barbara Hofmann.

Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Le 14 mars 2019, la tempête tropicale Idai frappait de plein fouet Beira, la deuxième ville du Mozambique, peuplée de 500 000 habitants, avant de poursuivre sa course dévastatrice à l’intérieur des terres, au Zimbabwe et au Malawi voisins. Son passage a fait officiellement plus d’un millier de morts, quelque 3 millions de sinistrés et causé d’énormes dégâts, détruisant aussi bien les habitations que les cultures et les réserves alimentaires. Un mois plus tard, le cauchemar recommençait avec la tempête Kenneth, qui balayait la province du Cabo Delgado, au nord du Mozambique.

L’urgence alimentaire et la répétition des catastrophes naturelles

Après ces deux catastrophes, l'ONU a estimé à 3,2 milliards de dollars le coût de la reconstruction. Les donateurs internationaux se sont alors engagés à verser 1,2 milliard de dollars. Mais le montant réellement obtenu est pour l’heure bien inférieur. «Jusqu'à présent, des accords (...) d'une valeur de 706 millions de dollars ont été signés avec nos partenaires», a déclaré ce mercredi 11 mars le ministre mozambicain des Travaux publics, Osvaldo Machatine.

Ce manque de fonds n’est pas sans conséquence. Selon plusieurs organisations non-gouvernementales, près de 100 000 personnes sinistrées vivent toujours dans des abris de fortune au Mozambique, et au Zimbabwe et Malawi. Le manque de nourriture et de produits d’hygiènes est problématique, poussant des femmes et des enfants à la prostitution afin d’assurer leur subsistance. Par ailleurs, cette année, l’Afrique australe a encore souffert de graves épisodes de sécheresse et d’inondations, attribuée par les experts au réchauffement climatique, et qui devraient se répéter dans les années à venir, tout comme les tempêtes. Avec ses 2 500 km de côtes, le Mozambique figure parmi les cinq pays de la planète les plus menacés par le changement climatique, selon la Banque mondiale. Ce facteur de risque environnemental complique la reconstruction.

Barbara Hofmann, originaire de Suisse, est fondatrice de l’association ASEM, dont la branche mozambicaine agit auprès des enfants du pays depuis 1999.

Elle témoigne de l’état de reconstruction du pays, et témoigne du courage des habitants du Mozambique, et lance un appel à l’unité dans les périodes d’épreuve. 

Entretien avec Barbara Hofmann

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14 mars 2020, 15:10