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Des policiers grecs repoussant des migrants à la frontière avec la Turquie le 4 mars. Des policiers grecs repoussant des migrants à la frontière avec la Turquie le 4 mars.  

Réfugiés: situation explosive à la frontière gréco-turque

La tension ne cesse de monter à la frontière gréco-turque, où se massent plus de 20 000 migrants, après la décision prise par Ankara d’ouvrir ses portes vers l’Europe. Sur l’ile de Lesbos, la situation s’avère particulièrement dramatique, comme en témoigne pour nous le père Maurice Joyeux, du Service jésuite des réfugiés (JRS)

Entretien réalisé par Manuela Affejee-Cité du Vatican

La Grèce, en première ligne dans cette nouvelle crise migratoire  a reçu ce mardi le soutien de l’Union européenne ; entouré des présidents du Conseil, Charles Michel, et du Parlement, David Sassoli, la cheffe de la commission, Ursula Van der Leyen a promis au Premier ministre Kyriakos Mitsotakis «toute l’aide nécessaire». 700 000 millions d’euros doivent être débloqués, dont la moitié immédiatement, pour appuyer Athènes.

Depuis la décision du président turc Recep tayyip Erdogan d’ouvrir les portes de son pays vers l’Europe, des milliers de migrants et réfugiés se pressent à la frontière avec la Grèce, où un dispositif important de policiers et de soldats a été déployé. Poussés vers la Grèce par les Turcs et refoulés sans ménagement par les forces grecques, les migrants –provenant en grande partie de Syrie et d’Afghanistan- se retrouvent pris en tenaille et totalement démunis. Les incidents se multiplient à la faveur de cette tension extrême : embarcations de fortune empêchées d’accoster, violences, intimidations.

Les humanitaires pris pour cible

La situation explosive a exacerbé la crise qui sévit depuis des mois à Lesbos, que le Pape avait visité en 2016. Cette ile de la mer Égée, située à quelques encablures des côtes turques et donc première destination des migrants, contient le camp de Moria, complètement insalubre et surpeuplé au regard de ses capacités d’accueil. La décision des autorités grecques de le fermer pour en construire un autre plus grand avait suscité la semaine dernière des violentes manifestations d’une partie des habitants, lassés par une situation devenue intenable.

Après l’incendie d’un centre de transit, les violences prennent désormais les migrants et les humanitaires pour cibles, au point que ces derniers commencent à partir, faute de pouvoir travailler en toute sécurité. Cette atmosphère délétère est jugée inquiétante par le père Maurice Joyeux, du Service jésuite des réfugiés international. Il se trouve en ce moment sur l’ile de Lesbos, qu’il connait bien 

Entretien avec le père Maurice Joyeux du JRS

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04 mars 2020, 13:02