Une manifestation pour le processus de paix entre l'ELN et le gouvernement, en janvier 2019 à Medellin. Une manifestation pour le processus de paix entre l'ELN et le gouvernement, en janvier 2019 à Medellin. 

En Colombie, le cessez-le-feu proclamé par l’ELN relance les espoirs de paix

La crise induite par la pandémie de coronavirus pourrait avoir, paradoxalement, des effets positifs pour le processus de paix en Colombie. L’ELN a annoncé un cessez-le-feu pour le mois d’avril. Pour l’épiscopat, cette annonce suscite l’espoir d’une relance du dialogue politique dans le pays.

L’ELN (Armée de Libération Nationale) est la seule guérilla encore officiellement active en Colombie depuis la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et les FARC en 2016, même si certains éléments dissidents des FARC ont poursuivi la lutte armée, avec des violences sporadiques et diffuses mais encore nombreuses.

Jusqu'à présent, les tentatives de dialogue entre l’ELN et le gouvernement, dans le cadre d’un processus distinct de celui mené avec les FARC, n’ont jamais apporté les résultats espérés. Mais pour les évêques colombiens, l'annonce par l’ELN d'une cessation unilatérale des hostilités pour un mois, du 1er au 30 avril, dans cette urgence sanitaire provoquée par le coronavirus, représente «l'espoir d'un soulagement pour ceux qui souffrent le plus des conséquences du conflit armé».  

Dans un communiqué, publié sur le site internet de la conférence épiscopale, le président et le vice-président de l’épiscopat et l'évêque auxiliaire de Medellin appellent toutes les organisations armées illégales à mettre fin à tous les actes de violence contre la population, en cette période difficile pour le pays.

Un appel relié à ceux d’Antonio Guterres et du Pape François

«Nous nous joignons à l'appel urgent du Pape François et à celui du Secrétaire général des Nations Unies», écrivent les évêques, affirmant que «l'urgence sanitaire et sociale actuelle nous oblige à arrêter la dynamique de la violence, afin de promouvoir l'aide humanitaire et l'attention à ceux qui se trouvent dans les conditions de vulnérabilité les plus graves». Et ils étendent l'appel à la cessation de la violence également aux familles, étant donné qu'il s'agit du premier espace où la paix devrait être cultivée.

Les évêques encouragent tout le monde à surmonter avec responsabilité, dialogue et unité le moment difficile que traverse le pays, qui exige, lit-on dans le communiqué, «sagesse et détermination dans les choix que nous devons faire pour promouvoir le bien commun».

Ils concluent en exprimant leur encouragement et leur soutien au gouvernement national, afin que son objectif soit toujours de créer «des espaces et des scénarios de dialogue qui renforcent la confiance pour poursuivre le processus de réconciliation, d'unité et de paix dans le pays, avec le soutien et l'engagement de tous les citoyens».

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31 mars 2020, 12:29